Dès son générique avec cette petite musique entêtante, Amer rappelle les giallo. D'ailleurs, dans le film on a droit à du Bruno Nicolai et de l'Ennio Morriconne, deux compositeurs cultes des musiques de giallo.
Amer remet au goût du jour à sa façon le giallo mais de façon extrêmement bizarre. Dans ce film, on suit une fille, Anna, de son enfance, son adolescence à son âge adulte. Le film est parfaitement maîtrisé sur le plan formel et musical. C'est un véritable spectacle de son et lumière. Il y a un vrai plaisir sensoriel dans ce film, par exemple quand on voit les parents de la petite Anna faire l'amour (les couleurs sont alors bariolées et changeantes).
Les deux réalisateurs du film ont établi leur mise en scène de telle sorte que beaucoup de choses passent par le regard. On a droit à de nombreux gros plans. La vieille étrange, qui fout les jetons, rappelle sans conteste le Suspiria d'Argento.
Dans la deuxième partie du film, il y a beaucoup d'images floues et une connotation érotique.
Dans sa dernière partie, le film comporte de moins en moins de dialogues, il devient de plus en plus abscons avec cette histoire d'agresseur à la main gantée (symbole du giallo).
Amer est un film très maîtrisé mais qui ne plaira pas forcément à tout le monde. En effet, son défaut réside tant par son côté trop codifié (la multiplication de gros plans finit un peu par lasser) que par son côté étrange (beaucoup de plans bizarres sur les yeux, la bouche et la peau). A voir en tout cas.
|