Un homme perdu :
Mis en scène par Danielle Arbid, Un homme perdu est un curieux film. Au début de celui-ci, on voit un Libanais qui quitte son appartement en toute hâte en 1983, sans que l'on ne sache pourquoi (peur de représailles en raison de la guerre civile ?). Vingt ans plus tard, cet homme, alors en pleine errance, rencontre un Français (impeccable Melvil Poupaud) et va finir par lui servir de guide. Ce Français a une histoire qui est manifestement aussi énigmatique le Libanais. Peut-être est-il lui aussi en errance ?
Née au Liban et vivant en France, Danielle Arbid fait un long lmétrage qui joue sur deux éléments : d'une part, la question de l'identité, de la recherche de soi avec ces deux hommes qui semblent déracinés.
D'autre part, il y a le désir du corps. Un désir qui est considéré comme tabou au Moyen-Orient, en tout cas au niveau de l'affichage. Alors forcément l'attitude du personnage interprété par Melvil Poupaud a de quoi déranger : ce photographe amateur couche avec différentes femmes qu'il prend en photo. De son côté, son guide, est particulièrement envieux par les pratiques sexuelles du Français mais il ne fait rien.
Ce film, très sensuel, un brin pervers, est aussi un véritable drame, à l'image de la révélation finale.
Voilà un petit film d'auteur tout à fait appréciable.
Note du film : 7,5/10
Dans les champs de bataille :
Mis en scène également par Danielle Arbid, Dans les champs de bataille se déroule à Beyrouth en 1983. On suit une famille de condition moyenne, dont le père est un joueur maladif criblé de dettes, qui met en péril sa famille. On voit le film par le point de vue de la fille de cet homme, une adolescente de 12 ans, qui commence à se construire, et qui n'a pas idée des notions de bien et de mal. Cette jeune fille ressent des désirs, elle ne fait rien mais est envieuse de son amie, plus âgée qu'elle, qui couche avec des garçons. On sent qu'entre ces deux filles, il va forcément arriver quelque chose à l'une des deux.
C'est également par le point de vue de cette fille de 12 ans que l'on assiste aux inégalités sociales qui ont cours, avec sa tante qui emploie une domestique (sa fameuse copine plus âgée) et la traite comme une moins que rien.
Ce long métrage explore donc non seulement les contrées de la sensualité mais aussi questionne la notion de liberté avec ces personnages qui ne sont pas satisfaits de la place qu'ils occupent dans la société ou tout simplement de l'endroit où ils vivent. Ceci est d'autant plus prégnant qu'il y a en toile de fond une guerre civile interminable avec ces bombardements incessants et ces abris de secours qui jalonnent le film. Pas idéal de vivre à un tel moment dans un tel pays, ce que parvient bien à retranscrire à l'écran la cinéaste Danielle Arbid.
Note du film : 8/10
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