Entre "Anthropophagous" et "Horrible" sortis chez Bach Films et ce "Deep Blood" sorti chez Crocofilms, on peut dire qu'on aura été gâté en films de Joe D'Amato ("Black Emanuelle en Amérique", "Blue Holocaust", "Porno Holocaust", "Caligula: la véritable histoire") en cette année 2014, car depuis la disparition de Neo Publishing, c'était quand même un peu le désert chez nous...
Parmi les multiples ersatz qui virent le jour suite au succès du chef d’œuvre de Steven Spielberg, il y a aura donc ce tardif "Deep Blood" sorti en 1990 crédité à Raffaele Donato, qui en fait ne tourna que la première scène et qui jeta ensuite l'éponge. C'est donc Joe D'Amato, producteur et chef opérateur du film qui se chargea de la mise en scène de ce petit budget tourné en une dizaine de jours. Dès le début du film, on sent qu'on va avoir affaire à du lourd... Un vieil indien qui ne semble pas avoir la moindre origine indienne ; des bruitages au rabais ; des plans sous-marins ayant pour certains été filmés dans un aquarium et dans une piscine (Le gamin qui nage au début du film avec quelques poissons tropicaux est un pur régal!) ; une attaque de requin où l'on ne voit pas le moindre requin ; du sang qui ressemble plus à de la peinture rouge qu'à du sang... Un vrai bonheur! Et cela en moins de 10 minutes! Quant aux dialogues, c'est du caviar! Par exemple, lorsqu'un policier ramène au commissariat le gamin ayant perdu sa mère et sensé être traumatisé (Autant vous dire qu'il a l'air de plus se marrer qu'autre chose!), le shérif lui dit « T'as qu'à le saouler, il faut qu'il parle! »... Et lorsque la première attaque avec un requin visible va enfin arriver, il va s'agir évidemment d'un montage (assez maladroit) fait à partir de stock-shots! Rebelote d'ailleurs lors la deuxième attaque... On appréciera également la maquette d'épave où l'on voit très nettement qu'il s'agit d'une maquette (Pas de doute possible !), une musique sirupeuse au possible signée Carlo Maria Cordio ("Horrible", "Ator l’invincible", "Le sadique à la tronçonneuse", "Le gladiateur du futur", "Aenigma") qui a composé heureusement pour lui et pour nous quelques musiques de films bien plus réussies que celle-ci et des acteurs pour la plus part inconnus et vraiment très moyens (pour ne pas dire mauvais...), contribuant à ce qui aurait pu être un vrai bon nanar s'il n'y avait pas eu cette interminable scène finale où nos jeunes héros vont piéger le vilain squale. La scène est tellement longue qu'elle nous plonge dans l'ennui le plus total. Le film est d'ailleurs également quelque peu plombé par une multitude de dialogues sans intérêt et de sous-intrigues inutiles. On notera tout de même parmi les acteurs, les noms de Mitzi McCall ("War of the Satellites", "La fièvre d'aimer") et Charlie Brill ("Le fantôme de Barbe Noire", "Bloodstone") dans le rôle des parents de l'un des jeunes et celui de Tody Bernard ("Favorite Son", "S.W.A.T. unité d'élite") dans celui du shérif, car en ce qui concerne le reste du casting, il s'agit essentiellement d'acteurs amateurs ou de seconde zone (Pour être poli!). Malgré la présence de quelques jolies filles, étonnamment celles-ci ne se retrouveront à aucun moment en petite tenue, ce qui plutôt surprenant pour un film de Joe D'Amato et ce qui aurait pu apporter un petit intérêt supplémentaire. D'ailleurs, on aurait pu s'attendre de sa part à également plus de sang, d'effets crados etc...
Vous l’aurez compris ce "Deep Blood" est d’un intérêt très limité et s’adressera donc principalement aux collectionneurs, amateurs de cinéma Bis, fans de D’Amato ou amateurs de films de requins...
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