Après L'échine du diable, Le labyrinthe de Pan dépeint un monde surnaturel et souterrain sur la toile de fond de la guerre civile en Espagne. Aux côtés de sa mère, malade et enceinte, Ofélia doit affronter, en même temps que son entrée dans l'âge adulte, un nouveau départ auprès d'un beau-père peu aimé, capitaine de l'armée franquiste. A la lisière d'une forêt montagnarde, la garnison sert de résidence familiale, favorisant le va-et-vient de l'action, entre la demeure et le décor champêtre qui cache à la fois le royaume des faunes et un groupe de républicains. Sous les arbres géants se tisse la résistance des républicains, tandis que dans l'entrelacs de leurs racines Ofélia découvre un Pan sorcier, être ambigu aux cornes de bélier. Il la soumet à trois épreuves et lui lance un défi : réincarnation d'une princesse mythologique, elle doit assumer sa destinée. Entre-temps, hanté par la prémonition d'une fin funeste, le beau-père autoritaire vit dans l'attente de la naissance d'un héritier. Au travers du mariage du réel et du fantastique Del Toro relie, dans un labyrinthe mélancolique, les résonances féériques et l'histoire de l'Espagne. Sergi Lopez en Capitaine sadique brille de noirceur. Dans une vision ultime se réunissent le sacrifice de la fille obstinée et celui des rebelles.
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