Au départ, je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce premier long-métrage de Thierry Paya, écrit par Colin Vettier ("Employé du mois", "Witch Bitch", "Chimères") du site Horreur.com, évidemment je savais qu'il s'agissait d'un film d'horreur, mais je n'imaginais pas vraiment qu'il puisse s'agir d'un film à sketches résolument tourné vers la comédie. Les critiques étaient plutôt mitigées, voir peu engageantes, mais comme le film était sorti chez Le Chat qui Fume, éditeur que j'affectionne tout particulièrement, je me devais impérativement de découvrir ce "Ouvert 24/7"...
Le film se compose de trois sketches dont le fil conducteur est un bar-restaurant pour routiers où les différents protagonistes vont chacun leur tour nous raconter une histoire particulièrement horrible. La première histoire s'intitule "Question de goût" et met en scène un inspecteur de police qui enquête sur un couple de lesbiennes cannibales et castratrices dont il a été victime. La mise en scène de ce segment est un peu bancale, mais on appréciera tout de même les effets très gores, signés par le maître français en la matière, David Scherer ("Last Caress", "Survivant(s)", "The Theatre Bizarre", "Dead Shadows") et le jeu de la charmante Maud Galet-Lalande ("Les dents de la nuit", "Plan de table") qui se démarque par rapport au reste du casting. Le côté comédie noire ne fonctionne pas toujours, mais quelques répliques (très fines bien évidemment) arrivent à nous faire sourire... Le deuxième segment s'intitule "Règlement de Contes" et est le plus réussi des trois. Il s'inspire d'à peu près tous les contes pour enfants qui existent pour nous offrir une histoire cruelle et délirante, souvent très amusante, même si le résultat est ma foi, tout de même en dents de scie. Cette fois, le côté comédie est beaucoup plus accentué, mais fonctionne par contre beaucoup plus. La scène par exemple où un inspecteur, joué par Bertrand Patrzek, vient interroger l'ogresse en la prenant pour une vampire est un pur régal. Dans le rôle de l'ogresse, Marie-Pierre Vincent est vraiment parfaite et est réellement flippante et je défie d’ailleurs quiconque de vouloir coucher avec cette femme après avoir vu ce film! Moi, je ne pourrais pas! Nan, je rigole! C'est aussi le segment où Thierry Paya est le plus inspiré au niveau de la mise en scène avec quelques passages vraiment très réussis. Tout ne fonctionne malheureusement pas à nouveau niveau comédie et en en faisant peut-être un peu trop, le réalisateur perd un peu ses spectateurs en cours de route... Dommage! A nouveau, les effets gores signés David Scherer sont très réussis et bien craspecs. Les amateurs seront ravis! La troisième et dernière histoire déçoit un peu, mais est sauvée par son joli final où l'on retrouve Maud Galet-Lalande en chanteuse de comédie musicale. On y retrouve également Stéphanie Siebering ("Colère", "The Hunters"), déjà présente dans le premier segment où elle jouait la compagne cannibale de Maud et qui nous surprend ici par un jeu radicalement différent et Bertrand Patrzek en père zoophile et incestueux. Quant à la jeune Morgane Housset ("Baby-Sitting"), dans le rôle d'Anette, elle est assez touchante et tire plutôt bien son épingle du jeu. La fin du film surprend agréablement avec notamment la présence de Lloyd Kaufman ("The Toxic Avenger", " Tromeo and Juliet ", "Terror Firmer") où le boss de la firme Troma, auquel il est difficile de ne pas penser lorsqu’on regarde le film, fait une sympathique apparition. Le réalisateur fait également, lors de cette dernière scène qui fait parti du fil rouge, un clin d’œil plutôt amusant au film "Thelma & Louise". Il faut par contre saluer l’originalité du film qui se démarque franchement de ce qu’on a l’habitude de voir dans le paysage cinématographique français, car il est plutôt rare de voir des films à sketches et de surcroît tourné vers la comédie horrifique...
Bilan donc assez mitigé pour ce premier long-métrage de Thierry Paya, mais le résultat est tout de même prometteur et fort attachant.
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