On a l'habitude de dire que les films français qui traitent de sujets d'anticipation sont (malheureusement) de mauvaise qualité. Eh bien contre toute attente Carré blanc, du français Jean-Baptiste Leonetti, s'avère une excellente surprise. Situé à mi-chemin entre 1984 et THX de George Lucas, le film nous montre une société totalitaire où les faits et gestes des gens sont scrutés et où la bonne parole est diffusée par des hauts parleurs. Deux orphelins, qui ont vécu ensemble, se retrouvent mariés mais n'ont plus grand chose à voir ensemble : l'homme, Philippe, est un cadre tyrannique qui prend un plaisir certain à faire passer des tests peu sympathiques à ses futures recrues ; sa femme, elle, ne peut plus supporter de vivre dans un tel environnement. Avec une mise en scène posée, une ambiance glaciale que magnifie une photographie qui fait penser à du sépia, le film fait froid dans le dos. Plusieurs scènes sont très fortes, comme lorsqu'un gamin est obligé de tuer un autre enfant s'il veut survivre ou encore lorsqu'un domestique est battu à mort pour avoir renversé un verre sur quelqu'un. La fin du film offre un léger espoir.
La distribution, menée par Sami Bouajila et Julie Gayet, est tout à fait convaincante.
A voir.
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