Le postulat de base du film est la rencontre houleuse entre un couple d'amoureux et une bande de jeunes assez hostile qui tourne rapidement à la chasse à l'homme. Le réalisateur James Watkins n'y va pas de main morte dans sa description de l'horreur avec notamment l'homme du couple qui est tabassé par les jeunes, lesquels vont l'un après l'autre le blesser à coups de couteau et de cutter.
Ce qui peut-être le plus terrible dans Eden Lake, c'est qu'on a conscience que cette attaque purement gratuite pourrait arriver à n'importe qui. D'ailleurs, James Watkins utilise au mieux les paysages naturels de l'Angleterre, et notamment cette forêt à l'intérieur de laquelle se trouve l'Eden lake, pour maintenir sous pression le spectateur.
James Watkins nous met par ailleurs en situation de voyeur. On a le triste honneur d'assister à l'effrayant parcours de ce jeune couple. Dans ce film sans compromis, de nombreuses personnes décèdent. Dans Eden Lake, la violence et le sentiment de vengeance qu'elle engendre ne semblent pas avoir de limites. On a droit pêle-mêle à : deux immolations à l'essence, un meurtre par un coup de couteau à la carotide, un tabassage mortel, une personne renversée par une voiture. Bref, tout y passe dans Eden lake et il faut reconnaître que les effets sanguinolents sont particulièrement bien rendus à l'écran.
Mais Eden lake n'est pas seulement une succession de meurtres. Ce long métrage comporte aussi une analyse sociologique. Ainsi, comme l'indiquent les informations que l'on entend au début du film et comme le montre clairement la fin bien abrupte du film, les parents de ces enfants peu conscients de la portée de leurs actes, ont bien entendu leur part de responsabilités. En effet, ce sont ces parents qui ont éduqué ces enfants. Mais concrètement que faire quand les parents sont déjà eux-mêmes des personnages alcooliques et violents ?
Ainsi, Eden lake est non seulement un excellent film d'horreur contemporain mais aussi un film qui évoque des problèmes liés à notre société.
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