Quatrième volet de la franchise, ce "Destination finale 4" ne recherchera en aucun cas à renouveler la recette souvent gagnante de ses prédécesseurs pour au contraire aller droit à l'essentiel, ce qui nous vaudra certes un nombre certain de mises à mort déjantes et surprenantes, mais cela se fera au détriment d'une intrigue routinière.
Le script va laisser un groupe de jeunes aller voir une course automobile pour que l'un d'eux ait une vision d'un accident particulièrement meurtrier, réussissant à s'en sortir, lui, ses amis et quelques autres personnes mais comme d'habitude la Mort n'a pas dit son dernier mot et va venir cueillir les survivants un par un.
Le métrage va tout de suite prendre place à l'intérieur de ce circuit automobile où a lieu une course comptant parmi ses spectateurs un petit groupe de jeunes stéréotypés, Nick, sa petite amie Lori, l’horripilant Hunt et sa copine Janet. L'intrigue ne s’embêtera pas avec une quelconque présentation de ces protagonistes pour tout de suite avancer ces petits dysfonctionnements au sein du circuit tandis que Nick semblera inquiet et ce sera à juste titre puisqu'un accident va dégénérer en massacre, formant un carambolage meurtrier tandis que l'enceinte vétuste du circuit va achever les survivants pour une séquence assez sanglante et jouissive dans son agencement. Et logiquement cela ne sera qu'une prémonition pour ce Nick qui va prendre peur et créer un petit vent de panique le faisant sortir de l'enceinte en compagnie de ses amis, d'un agent de sécurité, George et de quelques autres protagonistes.
Cette première séquence sera quand même assez probante (malgré des effets spéciaux numériques parfois douteux) après le ratage de l'entame du troisième volet de la saga et va laisser les survivants effarés et conscients de la chance qu'ils ont eu, sans pour autant qu'ils ne se posent trop de question sur la vision de Nick. Et justement ce Nick va continuer à avoir des pressentiments macabres, d'abord avec ce rêve qui rejoindra la réalité pour la mort d'un premier survivant assez décevante pour très vite comprendre ce qui lui arrive, mais sans pouvoir pour le moment influer sur le destin puisque ne se souvenant pas de l'ordre dans lequel les survivants sont morts dans sa prémonition initiale.
Cela permettra à la Mort de continuer son travail de récupération, pour cette fois-ci une séquence réussie et bien dans la tradition de la franchise dans un salon de coiffure, jusqu'à ce que Nick et Lori retournent sur les lieux du premier drame afin de tenter de reconstituer l'ordre chronologique des décès, et pour ce faire, ils seront rapidement aidés par George qui gobera leur histoire sans broncher. L'intrigue va alors continuer de se jouer du spectateur en laissant Nick essayer de bouleverser les plans de la Mort, toujours à l'aide de ses visions pas toujours très claires, mais hélas les situations n'arriveront pas à nous atteindre réellement à cause d'un manque flagrant d'empathie pour les protagonistes et même les petites trouvailles du dernier acte (le cinéma) pour tenter d'orienter le destin n'y changeront rien jusqu'à ce final bien facile et aisé pour clore l'ensemble d'un métrage trop léger pour impliquer son spectateur qui ne se satisfera donc que des mises à mort toujours aussi élaborées et macabres, avec cet aspect gore bien présent mais pas franchement volontaire.
Car en effet, si le métrage remplira son contrat en terme de morts stupides et saignantes, l'intrigue globale n'apportera rien de neuf pour même commencer à sentir le réchauffé, et ce même si le réalisateur en sera bien conscient (voir la séquence du "déjà-vu"), cela ne l'empêchera pas de se contenter de surfer sur la recette d'origine pour faire fonctionner son film avec en plus des personnages sans charisme ni réelle présence à l'écran et terriblement stéréotypés (jusque dans ce passé douloureux pour ce George sous-exploité).
L'interprétation est commune, sans implication visible de la part de jeunes acteurs transparents, tandis que la mise en scène de David R. Ellis (déjà auteur du second volet de la franchise, le plus fun) est assez travaillée pour donner de l'impact aux plans de la Mort, mais ce sera tout. Les effets spéciaux sont mitigés à cause de l'utilisation d'un numérique perfectible, notamment lors des effets gores.
Donc, ce "Destination finale 4" sera un épisode quand même banal et sans réelle saveur au sein d'une franchise qui commencera à s’essouffler !
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