Réalisé par Jim Wynorski, grand spécialiste des petits budgets mêlant aventure et monstres divers et planqué ici sous un de ses pseudos favoris, Jay Andrews, ce "Shockwwave" va disposer d'une intrigue basique mais heureusement rythmée pour ainsi se suivre facilement malgré ses carences évidentes en grande partie liées à son petit budget.
Le script va laisser des robots intelligents, prototypes de l'armée, être livrés à eux-mêmes sur une île déserte après le crash de l'avion les transportant, obligeant une petite escouade de militaires à se rendre sur place pour les neutraliser.
La séquence introductive donnera le ton en suivant ces militaires, accompagnés de chercheurs (reconnaissables à leur blouse blanche, très utile en plein désert...) être traqués et tués par ces robots géants, sorte de crabes armés de lasers et n'hésitant à décapiter, posant ainsi d'entrée les bases de l'intrigue toute en avançant déjà ces robots plutôt mal incrustés à l'image.
Ensuite, l'intrigue va prendre place dans un avion transportant les responsables du projet affectés à ces robots et les prototypes, avion devant affronter un violent orage, les turbulences venant évidemment casser les liens attachant les caissons et libérant les robots, activés au passage comme par enchantement et ne tardant pas à s'attaquer aux humains présents à bord. La disparition de l’avion va logiquement inquiéter les militaires du Pentagone, les forçant à dépêcher sur place quelques marines briefés par Susan, la fille du responsable du projet dont le père se trouvait dans l'avion disparu.
Histoire de pimenter un peu les choses et de permettre de grossir la liste des victimes potentielles des robots, nous allons également découvrir Rork et Tiffany, un couple de braqueurs qui, avec un complice, vont s'emparer d'un magot dans un paquebot à quai avant de rejoindre le pilote d'hélicoptère engagé pour les conduire en lieu sûr, Jack, mais comme on pouvait s'y attendre la tempête nocturne va les obliger à se poser en catastrophe sur une île, immanquablement celle où l'avion contenant les robots a également atterri.
D'ailleurs les robots ne tarderont pas à se manifester, tuant le complice de Rork, tout en leur révélant la menace pesant sur l'île, l'hélicoptère ayant subi des dommages et ne pouvant redémarrer et ce sera presque avec soulagement qu'ils vont voir arriver les marines et Susan, et ce malgré les réticences de Rork guère enchanté de se frotter aux autorités avec son sac rempli de billets de banque.
L'action ainsi mise en place le métrage va alors rester dans les sentiers balisés du genre, entre ces attaques meurtrières et ciblées répétés des robots qui par ailleurs sembleront bien occupés à comploter dans leur coin pour trouver un moyen pour quitter l'île (pour une sous-intrigue avortée mettant en scène le père de Susan robotisé), et cet ultimatum qui va peser sur les têtes des protagonistes puisqu'ils auront moins d'une journée pour accomplir leur mission sous peine de voir l'armée faire exploser l'île.
Mais heureusement, malgré le manque évident de moyens (par exemple le bataillon de militaires sera composé de... cinq hommes !), le métrage se suivra sans ennui, les situations étant renouvelées très régulièrement dans une action constante et les robots, malgré des effets spéciaux visibles, seront amusants à regarder entrer en action, courser les protagonistes du haut de leurs longues pattes mai dédaignant les tuer tous une bonne fois pour toute, paradoxal pour des soi-disant armes de destruction censées aller en première ligne pour éviter les pertes humaines.
Bien entendu, on n’échappera pas au petit discours moralisateur au final et les victimes seront sélectionnées par les robots dans un ordre plus que prévisible, tandis que les différents éclatant entre certains des personnages resteront terriblement classiques et stéréotypés, mais cela apportera une touche souriante pour l'amateur de friandises "bis".
L'interprétation est cohérente mais sans véritable charisme, même venant des acteurs censés jouer les militaires et la mise en scène du réalisateur est dynamique pour suivre l'action de près. Les effets spéciaux sont donc perfectibles pour animer numériquement les robots de façon visible à l'écran, tandis que les très rapides plans sanglants n'auront que très peu d'impact.
Donc, ce "Shockwave" n'aura d'autres ambitions que de divertir son spectateur, ce qu'il parviendra étonnamment à faire un minimum, malgré les faibles moyens mis à sa disposition !
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