Second film en solo pour Eduardo Sanchez, l'un des deux auteurs du "Projet Blair Witch", ce "Septième lune" va, dans la mesure de ses petit moyens, essayer de créer une ambiance propice aux frissons, y parvenant quelque peu sporadiquement malgré ses carences flagrantes.
Le script va laisser un couple américain aller passer leur lune de miel en Chine, patrie d'origine de monsieur et se perdre dans un coin reculé sans e douer qu'ils vont être la proie de fantômes lâchés pour une nuit dans le monde des vivants.
D'entrée le métrage va nous présenter ses deux personnages principaux, Yul et Mélissa, deux jeunes américains de voyage de noces en Chine, d'où est originaire Yul, participant à une fête locale en l'honneur des morts avant de pendre la route en compagnie de Ping, leur guide, pour aller retrouver la famille de Yul vivant dans une région isolée.
Cette présentation sera très rapide pour ne pas tarder à laisser le guide se perdre au milieu de ces petites routes paumées et abandonner le couple dans la voiture aux abords d'un village afin d'aller y demander leur chemin. Ne revenant pas, Yul et Mélissa vont aller le chercher dans ce village désert aux maisons closes et cadenassées, générant sans mal une atmosphère sinistre et lourde qui sera encore renforcée lorsque le couple va découvrir un parterre d'animaux attachés comme pour servir d'offrandes et que des voix vont baragouiner en chinois une invitation que même Yul ne comprendra pas mais qui va pousser les deux protagonistes à rebrousser chemin et à quitter l'endroit avec leur véhicule sans se soucier du sort du guide.
Cette ambiance pesante sera accentuée par cette obscurité envahissante et ce sentiment d'isolement communicatif ressenti par Yul et Mélissa qui vont errer sur les routes jusqu'à ce qu'une ombre ne traverse la route devant eux , pour un effet de surprise réussi bien que quelque part attendu, les envoyant au fossé dont Yul peinera à les faire ressortir, encouragé par une menace latente tapie dans les sous-bois. Peu après le couple va découvrir un homme étendu au milieu de la route, lui portant secours finalement pour alors découvrir ce qui ce cachait aux alentours, des spectres humanoïdes nus et étranges mais bien réels qui vont les attaquer une première fois sans succès, le trio arrivant à se cacher.
La première partie du métrage sera assez oppressante, avec d'abord cette menace invisible mais dont la menace sous-entendue sera lourde de sens, et qui va se révéler progressivement puisque le réalisateur choisira une image floue et hachée lorsque les créatures vont faire leurs premières apparitions, mais hélas l'ambiance va peu à peu perdre de sa superbe au fur et à mesure que l'on va avancer dans l'intrigue pour ne demeurer que vaguement inquiétante et ce même si les attaques vont se multiplier de manière assez sauvage (la voiture). Et le dernier acte du film sera assez brouillon, certes tendu toujours grâce à cette obscurité, notamment dans cette grotte explorée par une Mélissa ne pouvant s'éclairer qu'avec son téléphone portable, mais bien moins prenante et efficace que l'entame du film, l'effet de surprise concernant les créatures étant dissipé.
Les fantômes du métrage auront un look bien graphique capable d'effrayer un minimum mais hélas ils ne seront pas avancés à leur avantage, sauf lors du final qui nous permettra enfin d'apprécier pleinement ces créatures de la nuit féroces et animales issus d'une légende chinoise leur permettant la nuit de la pleine lune du septième mois de l'année d’aller dans le monde des vivants à la recherche des proies vivantes, animales ou humaines. Par contre les deux personnages principaux seront sous-exploités, présentés trop rapidement pour créer l'empathie, ce qui éloignera le spectateur de leurs déboires.
L’interprétation est cohérente mais sans réelle présence à l'écran, tandis que la mise en scène du réalisateur est mitigée, l'utilisation de la caméra à l'épaule rendant certaines scènes illisibles. Les effets spéciaux sont plutôt probants pour avancer le maquillage de ces créatures graphiques et pour quelques petits et rapides plans sanglants.
Donc, ce "Septième lune" méritera un rapide coup d’œil pour ses fantômes et son ambiance sinistre, mais ne risquera certainement pas de rester dans les mémoires !
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