CRITIQUE DVD

Premier volet des aventures de Jason Bourne, ce "La mémoire dans la peau", adapté des écrits du romancier Robert Ludlum, sera une vrai réussite dans le genre, en alliant une action soutenue mais jamais envahissante à une intrigue retorse porteuse d'un véritable suspense avec en plus une interprétation convaincante et une réalisation largement à la hauteur.

Le script va suivre un jeune homme, repêché en mer avec deux balles dans le dos et ne se souvenant absolument pas de son passé qu'il découvrira mouvementé lorsque des tueurs vont se lancer à ses trousses.

D'entrée la métrage va lancer son intrigue en avançant très brièvement ces pêcheurs embarqués sur leur petit chalutier au large de Marseille ne tardant pas à découvrir un homme flottant à la surface de l'eau, pensant d'abord avoir trouvé un cadavre, mais non, l'homme sera vivant et l'un des pêcheurs va lui ôter deux balles tirées dans son dos ainsi qu'une petite puce électronique permettant de voir un numéro de compte en banque et un adresse bancaire située en Suisse. L'homme va évidemment se réveiller pour découvrir qu'il est complètement amnésique, n'ayant aucun souvenir ni de son identité, ni du motif l'ayant conduit dans cette situation qui lui aurait été fatale sans l'intervention des pêcheurs.

Débarqué sur la terre ferme, notre homme va se rendre en Suisse pour d'abord faire preuve d'une agilité et d'un violence maîtrisée qui l'étonnera lui-même mais surtout pour aller à la rencontre de son passé dans cette banque où il pourra découvrir le contenu de son coffre, une importante somme d'argent, un pistolet et surtout plusieurs passeports et cartes d'identité, plusieurs avançant le nom de Jason Bourne, ainsi qu'une adresse à Paris. Abandonnant le pistolet mais emmenant avec lui l'argent et les papiers Bourne se rendra à l'ambassade américaine où il se rendra très vite compte qu'il est suivi et menacé pour un premier temps fort nous démontrant une seconde fois et de manière plus ample l'adresse dans l'art du maniement des armes et du combat du personnage principal qui arrivera à fausser compagnie à ses poursuivants et rencontrera une jeune américaine comme lui Marie, qu'il réussira à convaincre de le conduire à Paris où de nombreuses surprises vont attendre le duo nouvellement formé.

L'ensemble du métrage sera donc porté sur la quête de son identité pour le personnage central, négociant de fait des situations attendues et anticipées par le spectateur, surtout dans la première partie du film, mais bien que mettant en avant très tôt dans l'intrigue les adversaires de Bourne, ses anciens employeurs logiquement, un voile de mystère gardera entier l'intérêt du spectateur au-delà même de la dernière mission ayant conduit Bourne à la mer, laissant même au final quelques questions sans réponse tout en nous gratifiant d'un impressionnante démonstration des méthodes de servies secrets prêts à tout pour que leur action demeure dans l'ombre.

Le métrage va nous réserver inévitablement quelques morceaux bravoure ici parfaitement gérés et réalistes, dont une folle course-poursuite automobile incroyable avec cette Austin Mini mais aussi quelques combats à mains (presque) nues violents et autres temps forts presque toujours crédibles (avec juste un petit bémol pour le final), tout en se ménageant des passages plus calmes et intimistes, recentrant infailliblement le spectateur sur la logique d'ensemble du métrage et la quête du protagoniste principal, ne se contentant pas ainsi d'aligner bêtement des séquences d'action vides et gratuites, ici, tout fera avancer l'intrigue, aussi bien pour justifier l'apparente paranoïa de Bourne que pour mettre en avant de nouveaux éléments.

L’interprétation est largement convaincante, dominée par un Matt Damon fiable et crédible, joliment épaulé par Frank Potente. La mise en scène du réalisateur est efficace aussi bien dans l'action que pour gérer les situations et le suspense du métrage.

Donc, ce "La mémoire dans la peau" saura se montrer aussi intelligent qu'expressif dans son action justifiée par une intrigue riche et plus que captivante !

L'image ne connaît pas de réels défauts.

La bande-son est probante, avec une partition musicale adaptée, sachant e montrer discrète pour faire monter la tension.

Les menus animés ont un bon graphisme, tandis qu’en bonus, on pourra suivre une ouverture et une fin alternative justifiées par certains événements de l'époque, un petit documentaire intéressant sur le romancier Robert Ludlum, une interview du scénariste, une petite featurette promotionnelle faissant le lien entre les deux premiers volets de la franchise, l'analyse du cas de Jason Bourne par un psychanalyste, un entretien quand même conventionnel avec un membre de la C.I.A., l’appréciation de la bande-son du film lors de l'un de ses temps forts, quelques scènes coupées et le making-of de la scène de l'ambassade, laissant un clip musical et une bande-annonce clore ces bonus globalement intéressants mais pas toujours justifiables.

L'affiche sera quand même classique tandis que le verso est complet mais guère visuel, tout comme ce disque à la sérigraphie limitée peu gêne par des logos discrets ou par ces mentions presque invisibles.

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