Petit film indépendant accouché sous la forme de "Reservoir dogs", ce "The level... la loi du silence" va en effet mener son spectateur par le bout du nez au sein d'une intrigue assurément violente et qui offrira plusieurs versions es faits relatés avec un certain humour aussi discret que globalement percutant, ce qui viendra en partie masquer l’étroitesse du budget alloué au métrage.
Le script va laisser un homme ligoté et torturé raconter à ses bourreaux l'histoire qui l'a envoyé dans cet enfer, en commençant par la disparition de son boss, Al, un parrain de la drogue.
La séquence prégénérique donnera tout de suite le ton du métrage pour avancer l'un des personnages principaux, Eddie, le visage ensanglanté et tuméfié qui va annoncer aux responsables de son état qu'il va leur raconter la vérité, pour un premier flash-back le voyant attendre dans une voiture l'arrivée d'une demoiselle ayant pris soin de laver le sang qu'elle avait sur les mains avant de quitter cette maison de campagne où le cadavre saignant d'un femme nue y restera, mais à peine monté dans le véhicule d'Edide et avoir essayé de l’amadouer un peu, une personne à l'extérieur de la voiture fera exploser la crâne de la jeune femme d'un coup de fusil à pompe, nous projetant à nouveau alors dans le présent pour laisser Eddie demander à ses tortionnaires s'ils ne veulent pas connaître le début de l'affaire, lançant alors un autre flash-back qui lui va occuper quasiment tout le métrage.
Noue retrouverons donc Eddie, en compagnie de son acolyte, l'imposant Rocky, présenté d'entrée comme un protagoniste violent et pas facile (mais également souriant !) ne tardant pas à recevoir un coup de téléphone de Junior, le fils de leur patron Al, celui-ci s'inquiétant de ne pas avoir de nouvelles de son père. Les deux hommes vont donc aller trouver le chauffeur de Al, Chester, dont le comportement lorsqu'il l'auront eu au téléphone leur aura semblé suspect. Ils trouveront Chester prêt à s'enfuir et ce dernier, sous les coups, leur racontera une histoire selon laquelle Al aurait été tué lors de l'explosion d'un bus désaffecté servant de laboratoire clandestin perd en pleine forêt alors que lui et Al étaient aller voir ce qui s'y tramait dans l'espoir de découvrir qui fabriquait de la rogue hors du contrôle de Al.
Mais bientôt cette histoire va changer avec l'arrivée de Junior qui va à son tour maltraiter Chester, pour qu'il avance cette fois-ci la présence d'un gang de motards armés jusqu'au dents les attendant près du bus dans lequel Al se serait réfugié et qui aurait explosé. La base de l'intrigue ainsi posée, avec ces versions différant régulièrement pour chaque événement relaté puisque l'intrigue va principalement se jouer de ce principe pour questionner le spectateur, et ce même si certaines transpositions seront loufoques et guère crédibles pour au contraire devenir souriantes, tout en laissant d'autres personnages venir naturellement se greffer à ce jeu de dupes.
Le procédé fonctionnera pleinement, même si le dernier acte sera quand même prévisible mais offrira des derniers rebondissements convaincants (bien que quelque peu convenus d'avance) pour en permettant a métrage de mettre en avant ce Rocky irrésistible dans sa brutalité toujours couplée d'un humour adéquat et qui sera indéniablement l’homme fort d'un film où la violence sera omniprésente, presque cartoonesque parfois, mais tout en n'hésitant pas à se montrer graphique et même sanglante par moments (la décapitation, par exemple).
Ces côtés attachants du métrage viendront en partie masquer la carence d'un budget que l'on devinera dérisoire, répétant plusieurs scènes fortes indéfiniment et notamment l’explosion du bus, histoire de bien l'amortir et la mise en scène presque télévisuelle des deux frères réalisateurs qui ne brilleront pas par leur inventivité tout en collant quand même de près à l'action.
L'interprétation sera plus ou moins convaincante, car si Robert Haley sera parfait dans le rôle de Rocky, on ne pourra hélas pas en dire autant de Adam Kidd, guère crédible en fils de parrain de la drogue, tout comme ou d'Amato qui campera un Al bien pâle et tout aussi peu fringuant. Les effets spéciaux sont plutôt probants, certes souvent faciles mais pour autant volontaires dans un aspect sanglant bien graphiques.
Donc, ce "The level...la loi du silence" constituera un petit mystère sympathique pour son spectateur, généreux et souriant bien que guère argenté !
|