hriller thaïlandais cru et n’hésitant pas à verser dans le gore, ce "Slice" va pourtant réussir à se démarquer grâce à son intrigue élaborée et naviguant entre passé et présent dans sa seconde partie pour s'en aller explorer une enfance meurtrie, ce qui donnera une ampleur autre à l'ensemble.
Le script va laisser un une série de crimes sadiques secouer Bangkok, laissant la police sans aucune piste jusqu'à ce qu'un détenu, ancien policer, ne découvre un lien entre les meurtres et son passé et se retrouve pressé d'aller enquêter pour confondre l’assassin.
Le métrage commencera de manière directe pour voir cet assassin encapuchonné et tout de rouge vêtu aller massacrer un pédophile dans une chambre d'hôtel, le plantant plusieurs fois avec son couteau dans une salle de bains pour que le corps, émasculé, démembré et méconnaissable soit finalement retrouvé dans une grande valise rouge flottant dans une rivière. Nous allons ensuite faire la connaissance de Tai, un détenu expliquant à la psychiatre de sa prison ses rêves avançant un grande valise rouge, suffisamment grande pour y abriter un corps, puis rencontrant au parloir sa petite amie Noi, une coiffeuse vivant difficilement l'incarcération de Tai, sans se douter que celui-ci continue de travailler pour son boss, Chin, le policier en charge de l'enquête des meurtres à la valise rouge, par exemple en égorgeant un autre détenu désireux d'arrêter son trafic de drogue au sein de la prison.
Et les meurtres de continuer, d'abord avec une autre victime découverte dans une valise rouge en compagnie d'un caméscope ayant permis au tueur de filmer son crime, puis avec cette fabuleuse séquence filmée au ralenti dans une boîte homo où le meurtrier va faire un carnage très graphique et magnifié par la mise en scène du réalisateur, carnage qui laissera sur le carreau le fils d'un ministre pour une autre découverte macabre glaçante. Ce ministre voudra logiquement que le meurtrier de son fils soit arrêté au plus vite et donnera quinze jours à Chin pour y parvenir. Ce Chin, connaissant bien Tai, aura eu vent des rêves du prisonnier et n'aura 'autres choix que de lui faire quitter la prison pour qu'il puisse enquêter de son côté, pour une investigation qui va occuper toute la seconde partie du film en laissant l’intrigue prendre une autre orientation.
En effet, Tai aura des souvenirs de sa jeunesse et de sa relation ambiguë avec Nut, un garçon un peu simplet avec qui il jouera mais tout en le repoussant et en n'hésitant pas à la frapper pour assurer devant des petits voyous locaux, laissant ces flash-backs venir se mêler de faon intelligente au présent pour ainsi créer un lien entre les victimes du tueur à la valise et ce Nut à l'enfance vraiment douloureuse entre son père alcoolique et incestueux, ces jeunes de son âge le violentant de manière parfois très crue (mais uniquement sous-entendue à l'écran) et divers épisodes tragiques (un autre viol) seulement apaisés par la présence régulièrement amicale de Tai.
Cette seconde partie sera bien plus intimiste et émouvante, malgré quelques passages durs, pour nous entraîner vers un final inattendu porteur d'un twist imprévisible, bien trouvé et parfaitement amené qui amènera un dernière séquence douloureuse et touchante, donnant même l'occasion au spectateur de comprendre et d'excuser les crimes pourtant atroces commis auparavant, et ce même si le dernier acte sera quelque peu démesuré dans une volonté sanglante guère nécessaire.
Et ce sera ce mélange de cruauté aussi bien enfantine que meurtrière qui fera la différence, alliée à une intrigue qui ira bien au-delà de la classique enquête policière ici judicieusement reléguée au second plan pour explorer sans fard les travers d'un pays où le sexe déviant et pédophile est très présent, mais aussi en sondant la méchanceté des enfants entre eux pour mieux valoriser les valeurs d'amitié véhiculés par Tai et ce Nut bien malchanceux.
L'interprétation est convaincante, portée par des acteurs impliqués et des jeunes comédiens crédibles tandis que la mise en scène du réalisateur est efficace, donnant aisément de l’ampleur à certains temps forts du film tout en bénéficiant d'une photographie magnifiant certains passages et notamment ceux mettant en avant ce meurtrier tout de rouge vêtu pour ainsi lui donner un aspect presque fantastique. Les effets spéciaux son probants pour des plans sanglants volontaires et crédibles ainsi que pour maquiller ces cadavres avariés peu ragoutants
Donc, ce "Slice" sera une intéressante découverte, surclassant son intrigue de thriller sanglant pour aller bien plus loin et sonder les recoins sombres de la nature humaine !
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