Basé sur le précepte du voyage dans le temps, ici très limité, ce "Slipstream" va mélanger action et science-fiction de manière incongrue, souvent improbable, mais le dynamisme de l'ensemble et des dialogues débiles vont assurer le spectacle, à condition de ne pas être trop regardant.
Le script va laisser un jeune scientifique, en possession d'un instrument ressemblant à un téléphone portable mais étant en fait un moyen de remonter le temps d'une dizaine de minutes, être témoin d'un braquage de banque et de s'y trouver impliqué, lui et une agent du F.B.I. qui le surveillait.
Après avoir laissé Stuart Conway, le personnage principal, discourir sur la notion de temps et sa relation avec les nouvelles technologie, le métrage va lancer son action pour suivre ce jeune homme scientifique télécharger sur une sorte de téléphone portable des fichiers classés secret défense et se rendre à sa banque où il va tenter de draguer la guichetière, sans se douter qu'il est suivi par deux agents du F.B.I., dont Sarah. Se prenant un vent de la part de la demoiselle élue de son cœur, Stuart va faire fonctionner son appareil, le ramenant ainsi dix minutes en arrière, pour un scène assez amusante.
La suite le sera moins puisqu'une bande de braqueurs de banque se préparera justement à attaquer les lieux où Stuart s'amuse avec son invention, nous permettant de découvrir des braqueurs stupides et aux paroles souriantes mais décalées dirigés par Winston, un gaillard aussi bourru que fruste. Le braquage va avoir lieu, obligeant Sarah à intervenir et dans l'affaire Stuart sera blessé, remontant alors encore le temps pour éviter cela, mais une seconde fois le braquage va se dérouler certes différemment mais avec encore des conséquences mortelles, cette fois-ci pour le coéquipier de Sarah, tandis que les malfaiteurs vont s'enfuir, tout en emportant avec eux l'appareil de Stuart pour bientôt avoir un accident avec leur van et se retrouver à prendre en otage les passagers d'un autobus.
Cette mise en place de l'intrigue sera assez probante, avec ces séquences revisitées plusieurs fois de manière quelque peu différente, tandis que le réalisateur et ses petits moyens vont s'octroyer une mise en scène clippesque (avec par exemple ce plan à 360 degrés quand même très cheap) vivante mais quelque peu surfaite.
Ensuite le métrage va s'amuser à confronter Stuart, Sarah et cette bande de voyous dégénérés pour des situations parfois explosives, rythmées et un brin violentes, mais portant le sceau de l'incohérence dans ses développements hasardeux et guère probables, même en prenant pour argent comptant l'existence de cette appareil capable de remonter le temps, et ce jusqu'au final largement attendu jusque dans ses dernières situations.
Mais pour autant l'ensemble se suivra agréable grâce à une action soutenue, certes parfois complètement gratuite (la scène fantasmée par Winston de tirs sur les policiers postés autour de l'autobus, par exemple) mais rebondissant constamment, tandis que les dialogues décalés vont fleurir tout au long du film et certaines invraisemblances seront tellement grosses qu'elles en deviendront souriantes, comme lorsque que Winston et Stuart vont se grimer en pilotes d'avion, par exemple.
L'interprétation sera cohérente, avec un Sean Astin guère fringant dans le rôle principal, mais sa prestation mitigée sera largement compensée par le charisme de Vinnie Jones pour camper ce Winston furieux et excentrique, la touche féminine étant apportée par la mignonne Ivana Milicevic. La mise en scène sera dynamique mais hélas trop portée sur des effets clippesques certes parfois réussis mais aussi régulièrement ratés. Les effets spéciaux sont mitigés avec notamment une utilisation du numérique flagrante (l'accident d'avion).
Donc, ce "Sliptream" se suivra facilement et sans ennui porté par l'action et ses protagonistes hauts en couleurs, mais cela n'empêchera pas le métrage de très vite tomber dans l'oubli !
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