Parodie efficace et hilarante du survival et du slasher, ce "Tucker & Dale fightent le mal" (quel mauvais titre français...) va se jouer des codes du genre et les utiliser de manière volontairement référentielle pour nous livrer une intrigue irrésistible malgré un léger essoufflement dans sa dernière partie.
Le script va laisser deux fermiers typiques américains partir en vacances pour retaper leur nouvelle maison de campagne isolée dans les bois près d'un lac, également lieu de destination d'un groupe d'étudiant partis y faire la fête pour le week-end mais suite à une série de quiproquos, une lutte à mort va se déclencher entre eux.
Après une petite séquence d'introduction en hommage au remake de "Massacre à la tronçonneuse", le métrage va nous présenter brièvement une partie de ses personnages principaux, une bande d'étudiants stéréotypés en route pour un lac où ils comptent faire la fiesta et manquant d'avoir un accident avec un pick-up qui va par la suite les rattraper et les doubler, laissant le groupe apeuré voir la mine patibulaire du passager qui a les regarder d'un œil torve. Un arrêt dans une station-service miteuse provoquer une seconde rencontre entre les jeunes et le conducteur du pick-up, Tucker, et son passager, Dale, pour un choc des civilisations rurales et urbaines classique dans le genre, les bouseux regardant de travers les jeunes, mais nous découvrirons alors les deux personnages centraux du métrage Tucker et Dale, deux braves types allant retaper leur maison de vacances, Tucker dominant facilement ce Dale emprunté, surtout lorsqu'il essaiera d'aller parler aux jeunes, pour une première séquence excellente.
Ensuite nous suivrons conjointement l’installation des jeunes, pour des situations classiques (telle cette histoire de massacre racontée autour d'un feu de camp et visualisée pour un flash-back gore), tandis que nous ferons plus ample connaissance avec Tucker et Dale, pour d'autres situations souriantes tout en détournant certaines situations du genre et laissant aisément le spectateur prendre en sympathie ces deux protagonistes simples mais attachants.
Le premier tournant du film aura lieu lorsque Tucker et Dale, partis pêcher de nuit, vont assister à un bain de minuit pour les jeunes et qu'une demoiselle ravissante, Allison, va faire une chute dans l'eau et sera secourue par Dale alors qu'elle se noyait, mais pour ses amis, cela ressemblera à un enlèvement. Allison sera soignée et recueillie par Tucker et Dale, mais surtout par Dale qui aura craqué pour elle et sera aux petits soins, alors que les jeunes vont penser tout le contraire et tenter de venir la délivrer pour une autre séquence irrésistible parodiant "Massacre à la tronçonneuse" de manière tordante mais qui ne fera qu'augmenter l'entendue du quiproquo, bientôt alimenté par d'autres situations excellentes, l'interprétation des paroles et des actes de Dale étant tout simplement savoureuse.
Mais hélas, le métrage va quelque peu perdre de sa superbe dans sa seconde partie vaguement répétitive mais toujours drôle, l'intrigue jusque-là linéaire s'embrouillant légèrement mais cela n’empêchera au spectateur de continuer à s'amuser des situations au cours d'un action sans cesse renouvelée et toujours référentielle, pastichant les classique du genre avec humour et aussi un respect certain.
Car ici tout aura été soigneusement travaillé pour faire sourire, des dialogues décalés et mal interprétés, des situations n'étant pas du tout ce qu'elle semble être au premier regard, et le gentillesse de ce Dale tranchera furieusement avec ce qu’en pense les jeunes, dont le leader montrera lui par contre un côté peu reluisant et ce très tôt dans l’intrigue, retournant de manière originale les rôles habituels du survival.
L'interprétation est efficace avec un tandem fort qui fonctionnera parfaitement, tandis que la mise en scène du réalisateur est vive, dynamique et mordante. Les effets spéciaux gores seront volontaires et probants dans une démesure réfléchie jouissive.
Donc, ce "Tucker & Dale fightent le mal" sera un excellent exemple de parodie réussie avec un bon esprit, des références assumées et détournées de manière jubilatoires, pou un ensemble plus que souriant !
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