Le réalisateur Uwe Boll ("House of the Dead", "Rampage" "Postal") figure parmi les metteurs en scène les plus décriés, pourtant plusieurs de ses films méritent vraiment qu'on s'y attarde comme ce "Tunnel rats" rebaptisé pour la France "The last squad" (Pourquoi une nouvelle fois donner un nouveau titre anglais à un film qui en comporte déjà un?), film de guerre sur le Vietnam sortant vraiment des sentiers battus.
Ce direct-to-video fait parti de ses films les plus critiqués puisque le réalisateur allemand a obtenu le Razzie Award du pire réalisateur de l'année 2008 pour "King Rising", "Postal" et ce "Tunnel rats". Pourtant il y a franchement pire que ces trois films cités et notamment ce dernier qui nous offre un spectacle sans concession, âpre et hyper violent, dépourvu du moindre héros. Ce qui est assez surprenant, c'est que malgré le fait que chaque combattant, quelque soit le camp, disparaisse assez rapidement, on arrive à éprouver une certaine empathie pour chacun d'entre eux, tout en espérant que chacun s'en sorte, ce qui ne sera jamais le cas. Car "Tunnel rats" est un film on ne peut plus pessimiste où tout le monde y passe sans distinction. Les morts sont particulièrement violentes et explicites et versent souvent dans le gore le plus franc. Peu de têtes vraiment connues dans ce film, à part l'acteur fétiche de Uwe Boll, Michael Paré ("Les rues de feu", "Philadelphia Experiment", "Eddie and the Cruisers"), dans le rôle le moins sympathique du film, puisqu'il interprète un lieutenant cruel et sans la moindre pitié, mais aimant tout de même ses soldats. Parmi le reste du casting, beaucoup d'acteurs ayant pas mal d'expérience au sein de séries télévisées ou de séries B comme Rocky Marquette vu notamment dans "Mortuary" de Tobe Hooper par exemple. Il sera donc normal de se dire qu'on les a déjà vu quelque part, tout en ne sachant trop où... Le film bénéficie d'une photographie adéquate et d'une réalisation sèche avec une ambiance oppressante, servis par une musique assez bien choisie, le tout rappelant par moments "Apocalypse Now". Le final, extrêmement nihiliste et émotionnellement fort, laisse le spectateur pantois, devant un tel pessimisme, démontrant de façon efficace l'absurdité de la guerre.
Personnellement je vous conseille vivement ce film traité de façon assez singulière par un Uwe Boll inspiré, qui a le bon goût de ne prendre parti pour aucun des deux camps.
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