Trop fortement inspiré par l’œuvre de Quentin Tarantino, ce "Sans compromis" va hélas se vautrer largement avec son intrigue au rabais sans enjeu ni réel intérêt et qui en plus suscitera par moments l'ennui.
Le script va laisser un trio de jeunes femmes à la solde d'un parrain de la drogue aller s'isoler dans un bar-restaurant paumé afin d'y guetter un trafic parallèle à celui de leur patron, mais les choses vont mal tourner.
Après une très brève séquence d'introduction ne servant à rien si ce n'est à nous rappeler que Bruce Willis joue dans le film, le métrage va avancer ces trois demoiselles, Tes, Dawn et Kara, discutant et philosophant inutilement à qui mieux mieux sur l'art de simuler pour tromper les hommes dans un bar presque désert avant de passer aux choses sérieuses, leur présence sur les lieux n'étant pas fortuite puisqu'elles sont censées guetter un échange de drogue qui ne viendra pas, les poussant à l'action en sortant leurs armes pour menacer la patronne et les rares clients présents, pour une première séquence qui se terminera mal pour Kara qui se prendra une décharge de fusil en plein ventre.
Ensuite, le métrage va revenir une première fois en arrière pour mieux nous présenter ces trois jeunes femmes travaillant pour un certain Mel, baron de la drogue qui les aura mise sur ce coup, pour imposer au spectateur d’interminables palabres sans aucune saveur. Heureusement, nous ferons également la connaissance de Ronny, cet homme en panne de voiture et secouru par un policier qu'il va descendre froidement, la cocasserie de ce Ronny venant faire sourire un minimum.
Et l'intrigue de continuer ses aller-retours entre passé et présent, revisitant plusieurs fois la fusillade du bar, plus meurtrière à chaque fois pour peu à peu nous dévoiler les maigres enjeux flous et diffus du métrage et raccrocher les protagonistes les uns au autres et revenir sur la rencontre entre Tes, serveuse dans un bar à strip-tease et ce Mel presque pitoyable pour un trafiquant de drogue, cassant au passage l'image de Bruce Willis qui n'apparaîtra ici que très peu pour jouer un second rôle discutable, se faisant littéralement voler la vedette par Forest Whitaker, véritable attraction du métrage, entre cabotinage sincère et loufoquerie touchante dont on ne saura pas vraiment si elle est feinte ou réelle.
Mais le plus embêtant restera quand même cette intrigue plate et sans saveur, minimaliste et morne en ne parvenant pas à titiller le spectateur ou même à lui donner envie de connaître une vérité tronquée lors d'un final mou et prévisible et l'influence du cinéma de Tarantino, visible jusque dans ces raccords douteux, n'arrangera pas les choses, entre ces personnages féminins bavards tout droit sorties de "Boulevard de la mort" et cette gestion du temps aléatoire parfois presque énervante et rarement efficace.
L'interprétation est plutôt convaincante, Forest whitaker assurant le spectacle, contrairement à un Bruce Willis absent et une Malin Akerman certes charmante mais peu inspirée et on ne cherchera même pas à connaître le pourquoi du comment de la présence de Brad Dourif dans un petit rôle définitivement inutile. La mise en scène du réalisateur, malgré quelques originalités, manquera de pêche pour dynamiser un ensemble qui en aurait pourtant bien eu besoin.
Donc, ce "Sans compromis" flirtera dangereusement avec le ratage total pour ne réussir qu'à inspirer un ennui poli tout en donnant la désagréable impression d'avoir été trompé sur la marchandise !
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