Film d'infectés quand même basique nous venant d'Angleterre, ce "Human contagion" va néanmoins réussir à intéresser et à captiver grâce notamment à des protagonistes tiraillés entre les différents choix s'offrant à eux et avec cette menace omniprésente et déclenchant des séquences d'attaques hargneuses à défaut d'être véritablement sanglantes.
Le script va laisser seule une jeune femme sortir indemne de tests pharmaceutiques dont les effets secondaires vont transformer les autres cobayes en de dangereux infectés avides de chair humaine.
Dans une courte séquence d'introduction, nous verrons un homme au bout du rouleau se disant appartenir au laboratoire responsable de l'humanité telle qu'elle est devenue et en assumer les conséquences, anticipant ainsi d'entrée le final du métrage. Nous remonterons alors à la source du mal, à savoir l'expérimentation faite par le laboratoire "Newgen" sur trente mille cobayes humains en vue de distribuer un nouveau stimulant physique et intellectuel, le patron de la firme annonçant lors d'une conférence de presse être plus que confiant dans les résultats de ces tests. Mais il va vite déchanté puisque, un mois après, les cobayes vont tous souffrir de troubles physiques graves, les obligeant à être hospitalisés et traités pour certains par "Newgen". Tous, sauf une personne qui n'aura été admise dans aucun hôpital, une certaine Angela Mills, portée disparue et pour le professeur responsable des test, peut-être la seule chance d'inverser la tendance.
Le métrage va ainsi nous présenter ses principaux personnages en ordre dispersé, sans forcément nous indiquer de suite les relations existants entre eux, avec bien sûr cette Angela réfugiée chez son frère policier avec une amie, mais aussi Joe, cet ex-policier coupable d'une bavure et tout juste libéré pour retrouver un ami à lui venu le chercher à a sortie de prison, tandis qu'une visite du patron de la "Newgen" va dégénérer lorsque celui-ci voudra voir un cobaye privé de soins palliatifs qui va se déchaîner dans les laboratoires bien vite en proie à la panique et alors que d'autres cas d'agressions cannibales font commencer à voir le jour à Londres, comme pourra le constater le frère d'Angela, poussant bien vite ce dernier à inviter sa sœur à le rejoindre pour fuir le chaos à bord d'un hélicoptère providentiel planqué dans la zone fluviale.
Avant la propagation du mal, la "Newgen" aura donné pour mission à l'un de ses agents de sécurité, Cole (l'homme vu en introduction), de retrouver Angela, laissant l'intrigue nous présenter également cet homme brutal et accessoirement meurtrier, mais déjà avancé comme étant sur la voie de la rédemption. Cette entame du film, malgré un aspect quelque peu brouillon avec ces différents personnages n'ayant à première vue pas de liens entre eux, sera nerveuse et ira droit à l'essentiel pour ne pas traîner pour lancer l'invasion d'infectés (la séquence dans le laboratoire sera même bien réussie avec ce cobaye très graphique) lâchés aux trousses des différents groupes de protagonistes d'abord en ville puis en campagne, puisque tous vont finir par se retrouver dans le petit garage rural de l'ami de Joe, laissant l'intrigue prendre une tournure plus humaine et par moments plus calme pour suivre le manque de cohésion au sein d'un groupe auquel va s'adjoindre un couple de fuyards pourchassés par les infectés.
Outre le choix sur la marche à suivre pour cette Angela mise au courant par Cole de la chance unique qu'elle représente de sauver l'humanité mais pressée par ailleurs de refuser suite à une révélation plutôt simpliste, la décision de quitter le garage pour rejoindre cet hypothétique hélicoptère synonyme de survie donnera lieu à des discordes tandis que les deux nouveaux venus, se sentant quelque peu exclu vont tenter de diviser encore plus pour avoir une chance de s'en sortir.
Mais tout cela ne viendra pas ralentir le rythme global assez vif du film, avec des infectés bien présents et toujours bien hostiles mais surtout avancés de manière concluante et vive pour des poursuites et des assauts violents qui trouveront leur apothéose lors d'un dernier acte, certes vaguement répétitif, mais agressif en dépit de quelques choix narratif éculés (le personnage mordu qui devra se suicider par exemple).
L'interprétation est convaincante, portée par des acteurs expérimentés et impliqués comme Danny Boyer, Craig Fairbrass ou encore Sean Pertwee et alors que la mise en scène du réalisateur sera dynamique, portée vers l'action tout en nous gratifiant de quelques plans remarquables d'un Londres déserté. Les effets spéciaux sont probants, aussi bien pour maquiller ces infectés véloces et agressifs que pour quelques plans sanglants parfois quand même volontaires.
Donc, ce "Human contagion" ne déméritera pas malgré ses petits défauts et références faciles en arrivant notamment à titiller le spectateur sur les propres choix qu'il ferait face aux différentes situations exprimées au cours d'une intrigue plaisante à suivre !
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