Mélange de survival et de slasher, ce "L'antre du mal" va réussir à tenir la route en dépit d'une intrigue basique grâce à son dernier acte inattendu et bien trouvé et une narration en flash-back arrivant à impliquer le spectateur au-delà des personnages pourtant bien légers.
Le script va laisser une femme ramasser sur sa route une demoiselle ensanglantée qui va lui raconter ses mésaventures dans une forêt où, en compagnie de quelques amis, elle s'est faite agresser par un tueur.
Avant de véritablement lancer son intrigue, le métrage va commencer par suivre la fin de la traque de ce tueur tout de noir vêtu et portant une cagoule lui recouvrant le visage pourchassant une demoiselle qui verra un de ses amis mourir brûlé vif et toujours et encore fuir devant son prédateur sans que l'issue finale ne nous soit donnée d'entrée, mais tout en égratignant quand même le suspense puisque la dernière survivante sera déjà connue avant même le générique.
Ensuite l'intrigue va nous présenter Carrie, une femme roulant de nuit et qui connaîtra quelques frayeurs avec un pompiste étrange et pour le moins menaçant et sinistre mais ce ne sera rien face à la rencontre qu'elle va faire après, puisqu’elle va trouver Amy, la jeune femme de l'introduction, couverte de sang au milieu de la route et qui va supplier Carrie de la prendre dans sa voiture pour quitter l'endroit le plus rapidement possible.
Chose faite Carrie va vouloir connaître l'histoire d'Amy, lançant alors de longs flash-backs qui vont occuper une bonne partie du métrage pour nous conter la raison de la venue d'Amy et de quatre de ses ami(e)s dans ces bois, à la recherche d'un cimetière indien qui pourrait empêcher la création d'une mine de charbon, ce qui sera prétexte à un petit pamphlet écologique vite oublié. L'intrigue va égalent avancer un arrêt pour le groupe dans une autre station-service sordide tenue par Billy, un homme sans mains qui sera la risée de tous sauf d'Amy, tout en laissant de manière grossière sous-entendre que ce Billy sera en rapport étroit avec le tueur qui lui ne se montrera pas tout de suite, laissant les jeunes faire leurs fouilles archéologiques et découvrir des ossements anciens, mais également beaucoup plus récents, laissant à penser qu'un serial-killer a œuvré dans les parages.
Le doute sera de courte durée lorsque et homme masqué vu en introduction réapparaîtra pour commencer un carnage qui suivra à la lettre les règles du survival de base, avec course-poursuite, apparitions "surprises" et mises à mort pas foncièrement sanglantes, et ce jusqu'à ce dernier acte qui va bifurquer de manière inattendue mais réfléchie dans une direction largement intéressante sans pour autant couper court au suspense, bien au contraire puisque cette nouvelle orientation va poser des questions au spectateur tout en justifiant certaines situations de manière intelligente et bienvenue, ce qui viendra largement compenser les petites faiblesses du milieu du métrage qui lui n'osera pas grand-chose pour se sortir des sentiers battus du genre.
L'interprétation est assez cohérente, même si Darryl Hannah ne semblera pas franchement impliquée ou même à l'aise, tandis que la mise en scène du réalisateur est dynamique pour coller à l'action et se servir des décors quand même angoissants utilisés. Les quelques effets spéciaux sont probants mais le métrage ne versera pas vraiment dans le gore.
Donc, ce "L'antre du mal" sera plutôt une bonne petite surprise grâce à sa dernière partie détonante dans le contexte en plus d'être originale !
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