Répondant au remake de "Piranha" réalisé par Alexandre Aja, ce "Shark 3D" ne va hélas pas supporter la comparaison une seule seconde en étant prude, pas gore pour un sou et en avançant une intrigue aussi improbable que prévisible, l'humour potache présent dans la première partie s'estompant en plus peu à peu pour faire place à un sérieux préjudiciable.
Le script va laisser une bande d'amis aller faire la fête sur une île d'un lac d'eau salée de Louisiane sans se douter et imaginer qu'il puissent être les victimes de requins féroces.
Après un générique réussi et une première séquence d'attaque aussi inutile que gratuite et déjà décevante en demeurant très soft, le métrage va se lancer dans la présentation de ses personnages principaux, une bande de jeunes américains stéréotypés au possible, entre Nick, ce jeune homme timide, ce geek fan de jeu vidéo, le molosse black et ces demoiselles dévergondées (mais sans aller trop loin non plus!), pour un assemblage de courtes séquences bizarrement assez souriantes en se jouant constamment du spectateur et débouchant sur une invitation lancée par la belle Sara (dont Nick sera secrètement amoureux) à aller passer passer un week-end dans la propriétaire de ses parents située au milieu d'un lac de la Louisiane.
Cette première partie sera donc assez fun, avec des situations cocasses venant se greffer aux stéréotypes du genre (la rencontre avec ces deux autochtones pervers et racistes, notamment), mai s'étalera quand même sur près d'un tiers du métrage, sans que l'on ne s'ennuie pour autant, la bonne humeur d'ensemble étant communicative, mais hélas, dès que les choses sérieuses vont commencer, l'intrigue va perdre de son panache pour se contenter d'aligner des mises à morts désespérément sobres et parfois même bien trop vite expédiées, plombant même l'argument pourtant pas inintéressant justifiant la présence de ces squales dans ce lac où ils n'ont logiquement strictement rien à y faire en le l'exploitant pas à sa juste valeur.
En plus les personnages auront certes été avancés de manière amusante, mais cela dégagera toute empathie pour leur sort prédestiné, le réalisateur respectant les règles du genre à la lettre, contredisant cette entame du film toute en faux-semblants, pour ainsi aisément nous lasser deviner qui va mourir et qui va survire, et ce sans nous gratifier de la moindre surprise jusqu'au final soporifique et truffé d'invraisemblances. Mais cela aurait encore pu passer si le réalisateur s'était montré généreux, mais non, l'ensemble demeurera avare en tout aspect graphique, que ce soit pour un érotisme plus que timide ici ou pour un côté gore absent, le résultat étant évidemment bien trop sage pour séduire comme avait été capable de le faire Alexandre Aja, écrasant logiquement ce rival faiblard et trompeur sur la "marchandise".
Pire encore, l'intrigue oubliera donc toute inventivité pour se complaire dans des situations prévisibles ou invraisemblables, les attaques surprises restant téléphonées et empruntées ailleurs sans aucune ampleur, ce qui sera quand même largement frustrant de la part du réalisateur de "Destination finale 2", et même étonnant, mais pas de la meilleure des façons, loin de là.
L’interprétation est assez cohérente, mais sans aucun charisme, laissant seul Joel David Moore tirer son épingle du jeu (après son excellente rôle dans le "Spiral" d'Adam Green), mais cela ne sera en soi pas bien difficile face à des têtes d'endives comme Dustin Milligan, la participation féminine étant alléchante mais tout en ne tenant pas ses promesses sexys. La mie en scène du réalisateur David R .Ellis est quand même assez vive et dynamique dans l'action (arrivant même à caser une explosion bien visuelle et une course-poursuite en hors-bord) mais sans effort ni implication particulière pour tenter de générer le suspense ou les sursauts. Les effets spéciaux sont mitigés avec un apport du numérique plus que discutable en étant bien trop visible et dépareillé, tandis que les requins véritablement crées pour le film seront plus probants.
Donc, ce "Shark 3D" sera donc un pétard mouillé négligeable et sans intérêt en délaissant tout aspect graphique mais pour autant il se laissera suivre sans ennui véritable !
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