CRITIQUE DVD

Larry Cohen revient avec une seconde histoire de téléphone, après "Phone game", en signant le script de ce "Cellular" réalisé par David R. Ellis (l'auteur du sympathique "Destination finale 2") et qui va certes explorer une intrigue codifiée et pas toujours foncièrement crédible, mais ce sera en mettant en avant une action constante et sans temps mort alliée à un humour souriant.

Le script va laisser une jeune femme, enlevée et séquestrée sans raison apparente, parvenir à joindre par téléphone un jeune homme qui va devenir sa seule chance de salut.

Le métrage ne s'attardera pas sur la présentation des personnages, c'est le moins que l'on puisse dire, puisqu'il ne faudra pas cinq minutes à Jessica cette mère et prof de biologie sans histoires pour se faire enlever chez elle par quatre inconnus qui vont l'enfermer dans le grenier d'une maison isolée avant de lui demander où est caché quelque chose dont nous ne saurons rien pour le moment.

Parallèlement à cela, nous allons également faire la connaissance de Ryan, un jeune homme immature tentant de récupérer sa petite amie qui l'a largué tout en passant son temps avec un de ses amis à reluquer les décolletés des demoiselles en maillots de bains se promenant en bord de mer.

Cloîtré dans son grenier, impuissante et ne comprenant pas ce qui lui arrive, Jessica va quand même trouver le moyen de réparer le téléphone mural explosé à coups de masse par un de ses geôliers (chose quand même improbable) et à composer un numéro au hasard, évidemment celui de Ryan qui au départ pensera à une blague qu'on lui aura faite sur son téléphone portable mais devant l'insistance de Jessica, il se rendra au commissariat de police avec son téléphone portable. A la suite d'événements imprévus, Ryan sera amené à croire quand même rapidement aux dires de Jessica et se retrouvera embarqué malgré lui dans une course contre la montre qui va impliquer heureusement de nombreux rebondissements, ne lassant pas l'action faiblir jusqu'au final.

Et l'intrigue réussira quand même à impliquer et à intéresser son spectateur, d'abord avec ce motif inconnu de l’enlèvement de Jessica qui donnera lieu à bien des spéculations, mais surtout grâce à une imbrication convaincante des différentes situations reliant ainsi les différents protagonistes, avec notamment cette sous-intrigue liée au sergent Mooney, premier policier à croiser la route de Ryan et qui va s'investir dans une enquête qui trouvera sa justification lors du dernier acte du métrage.

Et si l'action sera omniprésente, avec ces nombreuses poursuites et cascades routières d'une certaine ampleur, sans compter un brin de suspense sporadique qui viendra logiquement se mêler aux situations, le film pourra également compter sur un humour amusant pour divertir, certes pas vraiment très fin (l'avocat, par exemple) mais qui arrivera même à ajouter à la petite tension délivrée par l'ensemble.

Tout cela viendra en partie masquer certaines incohérences notoires du script, outre la réparation de ce téléphone mural défoncé, on pourra quand même trouver bien opportun le fait que Jessica arrive à téléphoner avec et surtout à joindre quelqu'un se trouvant dans la même ville qu'elle sur un téléphone portable (chance quasiment nulle dans la pratique...). Mais une fois ces scories digérées, le métrage se montrera assez plaisant à suivre avec son action parvenant à rebondir constamment.

L'interprétation est largement convaincante, même si Kim Basinger n'aura pas l'air trop à l'aise dans le rôle de Jessica, cela se compensé par les prestations sans faille de Jason Statham dans un rôle d'ordure lui allant parfaitement, tandis que Chris Evans ne déméritera pas pour camper ce Ryan transformé par l'action et que William H. Macy sera délicieux dans le rôle du sergent Mooney. La mise en scène de David R. Ellis est plus que dynamique, vive pour suivre l'action tout en nous gratifiant de plans originaux.

Donc, ce "Cellular" ne révolutionnera certes pas le genre mais se suivra avec un plaisir réel pour peu que l'on mette de côté les petits défauts d'un script pas toujours crédible !

L'image ne connaît pas de défaut notable.

La bande-son est convaincante avec une partition musicale rythmée collant parfaitement au style du film.

Les menus animés on un graphisme basique, tandis qu'en bonus, outre la bande-annonce, une fin alternative et quelques scènes coupées, on pourra suivre trois documentaires, le premier s'intéressant aux téléphones portables pour un module éducatif daté, tandis qu'ensuite le making-of sera complet mais quand même promotionnel, laissant un reportage sur un affaire de corruption policière ayant plus ou moins inspiré le métrage clore ces bonus globalement adaptés et inspirés.

L'affiche aura de l'impact tout en demeurant classique, tandis que le verso est complet et bien visuel, le disque reprenant de belle manière la partie basse de l'affiche, avec des logos visibles mais bien intégrés dans l'ensemble, tandis que les mentions sont hélas trop visibles.

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