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Faux remake du film éponyme dégénéré mais quand même daté réalisé en son temps par Charles Kaufman (frère de Lloyd Kaufman, le boss de la "Troma"), ce "Mother's day" va permettre à son réalisateur Darren Lynn Bousman de redorer largement son blason (après les suites de "Saw"... No comment !) en nous offrant un métrage tendu, violent et cohérent qui jouera aussi bien sur la violence physique que morale tout en avançant une galerie de personnages intéressants de bout en bout !
Le script va laisser trois frères, dont un sérieusement blessé après un braquage, aller trouver refuge dans la maison de leur mère mais manque de chance, l'endroit a été vendu et les nouveaux occupants, accompagnés de leurs amis avec qui ils faisait une petite fête, vont devenir leurs otages en attendant l'arrivée providentielle de la mère des braqueurs qui va donner des leçons de morale aux captifs tout en élaborant un plan de fuite.
Après une séquence d'introduction déjà probante se déroulant dans un hôpital pour un enlèvement d'enfant, le métrage va nous présenter ses personnages principaux très rapidement, en commençant par Beth et Daniel Sohapi, un couple recevant quelques amis dans leur sous-sol aménagé où ils seront à l'abri d'une tempête menaçant de dévaster la région. Ce groupe d'amis, des couples trentenaires seront rapidement avancés devant la caméra sans que le réalisateur ne s'y attarde, mettant juste en avant une certaine tristesse de Beth sans nous donner le moindre élément de justification.
En parallèle, nous découvrirons les trois frères Koffin fuyant après un braquage ayant mal tourné puisque l'un d'eux sera grièvement blessé à l'abdomen, et, après avoir été obligés de rebrousser chemin pour éviter un contrôle de police, décidant d'aller se cacher dans la maison de leur mère. Mas ils tomberont dans l'incompréhension totale en découvrant un intérieur n'étant pas celui de leur mère avant de tomber face à face avec les Shohapi, surpris du bruit venant d'en haut de leur maison.
Tout en apportant de suite certaines réponses assez vagues aux premières questions posées par l'intrigue, le métrage va revendiquer dans un premier temps le principe du "home invasion" assez classique, avec notamment l'un des frères qui fera preuve d'une belle hystérie et s'amusera avec les otages de manière gratuite et méchante (mais sans verser dans le gore ou le torture-porn), et ce jusqu'à l'arrivée de la mère Koffin, appelée à la rescousse et qui débarquera avec la petite dernière de la fratrie, Lydia.
Cherchant à première vue à apaiser les esprits, la mère va occuper littéralement l'écran, pour presque sympathique en voulant éviter la violence et le bain de sang, échafaudant un plan pour fuir avec sa famille au Canada, mais peu à peu sa perversité cachée derrière une rigueur totale va confronter les otages à des choix de conscience aussi délicats que malsains, questionnant inévitablement le spectateur sur la façon dont il réagirait en pareilles circonstances, surtout que le métrage va multiplier les situations obligeant les protagonistes principaux ou secondaires à des choix cornéliens ambigus avec parfois un humour grinçant sous-jacent (les deux filles devant s’entre-tuer).
Mais le réalisateur va surtout réussir le tour de force d'inverser régulièrement les attirances du spectateurs puisque les soi-disant victimes vont se révéler capable d'un égoïsme forcené pour essayer de sauver leur peau, payant ainsi cash leurs désobéissance à la mère qui quelque part aura entièrement raison dans son raisonnement. Cette association va évidemment créer une ambiance tendue très tendue même avec des explosions de violence fulgurantes et sanglantes mais sans jamais tomber dans la gratuité, arrivant même à surprendre le spectateur. Et même si quelques petites ellipses ou incohérences, notamment dans la gestion du temps, viendront s'immiscer au sein du film, cela ne viendra en aucun nuire à un ensemble porteur des temps forts remarquables et sans concession, défiant parfois même la morale établie dans notre société moderne.
L'interprétation est convaincante, largement portée par Rebecca De Morrnay idéale et effrayante dans le rôle de la mère, tandis que les autres acteurs et actrices ne démériteront pas pour autant. La mise en scène de Darren Lynn Bousman est vive, dynamique pour toujours rebondir sur de nouvelles péripéties tout en conservant ce climat de tension et surtout en évitant les effets clippesques dommageables de ses œuvres précédentes. Les effets spéciaux sont probants pour avancer des plans gores graphiques et réalistes.
Donc, ce "Mother's day" sera une belle réussite dans le genre, inattendue venant de son auteur, par son climat de violence sèche et malsaine amenée par un script intelligent nous réservant bien des surprises !
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