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Dernier volet de la trilogie mettant en scène le personnage phare du western spaghetti Sabata, ce "Le retour de Sabata", qui marquera également le retour de Lee Van Cleef dans le rôle-titre après un passage de flambeau avec Yul Brunner pour le second film, va rapidement perdre une partie de sa superbe avec cette intrigue hasardeuse, floue et laissant un comique que vaguement souriant et même parfois un peu lourd alterner avec des situations plus sérieuses pour un ensemble qui se suivra quand même facilement grâce à une mise en scène impactante de Gianfranco Parolini, des situations chargée en action et très régulièrement renouvelée et grâce au charisme naturel de Lee Van Cleef.
Le script va laisser Sabata s'intéresser de près aux magouilles d'un irlandais rançonnant les habitants de la petite ville de Hobson en leur promettant de bâtir une ville étendue pour en fait s'apprêter à les flouer en beauté.
Après une introduction étonnante et qui réussira à bluffer le spectateur pour un leurre bien construit et replaçant le personnage de Sabata avec toute sa dextérité dans le maniement des armes, le métrage va laisser ce dernier retrouver un des ses anciens lieutenants du temps de la guerre de Sécession avec qui il avait combattu dans l'armée sudiste, lieutenant nommé Clyde mais surtout devant cinq mille dollars à Sabata, ce qui expliquera le fait que Clyde ait tenté de s'enfuir lorsqu'il aura aperçu son ancien compagnon de guerre.
Sabata sera surpris de voir que Clyde est désormais tenancier d'une maison de jeux dans la ville de Hobson pour tout de suite avancer quelques tours et autres astuces pour gagner à la roulette, flouant Clyde qui va s'empresser de vouloir s'associer à Sabata, tout en tentant de récupérer son argent avec l'aide de deux saltimbanques qui ne tarderont pas à devenir les mais de Sabata, tout comme Bronco, un homme ventru passant son temps à haranguer les citoyens de Hobson pour qu'ils paient leur contribution à McIntock.
En effet, Sabata va découvrir que la moindre transaction commerciale effectuée à Hobson voit un certain pourcentage revenir à McIntock, ce dernier ayant promis aux habitants d'étendre la ville avec plusieurs constructions, des commerces, une école, par exemples. Sabata refusera de se plier à cette règle, ce qui va bien entendu entraîner la fureur des hommes de McIntock pour quelques situations explosives qui verront évidemment Sabata triompher avec ou sans aide extérieur, mais toujours avec ces gadgets qui seront la marque de fabrique de la franchise, même si ici ces créations ne seront pas franchement très percutantes.
Sabata va également mettre à jour les sombres desseins de McIntock qui au travers d'un obscur trafic de faux billets (ayant même entraîné le meurtre d'une fille faisant partie d'un cirque ambulant) espère filer à l'anglaise avec l'or floué des habitants, le tout en compagnie de sa femme et du frère de celle-ci avec qui il est associé. Mais comme on était en droit de s'y attendre, Sabata va s'opposer à ce projet néfaste pour Hobson, nous offrant un dernier acte réussi avec tout particulièrement cette fusillade finale chez McIntock qui aura un impact réel.
Mais avant cela nous aurons eu droit à de nombreuses situations qui ne seront que les reflets d'une intrigue aléatoire, parfois même décousue pour servir de prétexte à avancer ces gadgets et à présenter Sabata sous son meilleur jour, charismatique mais aussi quelque peu gouailleur dans ses réparties, tandis qu'une faune de personnages secondaires va venir s'articuler autour de lui pour ainsi permettre au métrage de véhiculer un humour léger, parfois même étonnamment osé avec quelques références sexuelles presque explicites, avec par exemple ce Clyde complètement individualiste et voleur qui ne pensera qu'à l'appât du gain, pour logiquement se faire épingler par Sabata à chacune de ses tentatives pour rouler son monde, tandis que ce Bronco bourru sera plus facilement amusant.
Le métrage va constamment hésiter entre cet humour presque omniprésent et dédramatisant certaines situations au départ assez sérieuses et justement porteurs pourtant une gravité affichée lors de quelques passages qui s'avéreront être cruels (notamment lors du dernier acte), tandis que l'intrigue proposera de manière dispersée des passages obligés du "western spaghetti" avec ces fusillades mais aussi avec ce duel qui n'apportera en fait rien à l'histoire mais demeurera remarquablement bien mis en scène.
Les personnages aideront largement le métrage à gagner en sympathie, avec bien entendu un Sabata portant littéralement le film et qui va bénéficier de l'interprétation excellente de Lee van Cleef, tandis que parmi les seconds rôles on remarquera aussi bien Pedro Sanchez, un habitué de la franchise pour différents rôles que Reiner Schöne pour camper un bien vil Clyde, la petite touche sensuelle étant assurée par la belle Annabella Incontrera, le réalisateur arrivant même à placer de petits plans coquins. La mise en scène de Gianfranco Parolini est adaptée, virtuose même parfois lors des temps forts du film.
Donc, ce "Le retour de Sabata" flirtera dangereusement avec la vague de westerns comique qui va éreinter le "western spaghetti" mais sans pour autant tomber dans la parodie facile et tout en nous offrant quand même quelques situations intéressantes et graphiques !
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