Nous arrivant d'Italie et bien évidemment inspiré par des faits réels (comme tout bon survival qui se respecte...), ce "War games" va hélas demeurer très classique aussi bien sur la forme que pour un déroulement prévisible, ce qui n'empêchera pas le métrage d'être assez prenant et tendu.
Le script va laisser un petit groupe de jeunes, partis faire une partie de softball près d'un ancien camp de prisonniers, tomber sur d'anciens miliaires aussi armés que dangereux.
Dans sa séquence introductive, le métrage va avancer deux hommes installant des mines dans la boue et sous la pluie, le plus jeunes étant désireux de tout apprendre de son oncle, vraisemblablement un ancien tortionnaire dans un camp de prisonniers à écouter les souvenirs qu'il va raconter, l'intrigue ainsi mettant tout de suite en avant les prédateurs pour faire monter d'entrée la pression.
Ensuite, nous allons découvrir ces deux sœurs, Lara et Monica, toute heureuses de se retrouver et s'apprêtant à partir pour une partie de softball avec des amis de Monica, amis qui nous seront alors présentés brièvement et sans garantir l'intérêt ou l'empathie du spectateur, tant ces protagonistes ne seront que survolés, tout en demeurant heureusement éloignés des stéréotypes, et après un premier incident sans conséquence, le petit groupe va débarquer sur leur terrain de jeu pour cette partie de softball, jeu voisin du paintball mais en plus doux, les répliques réalistes des armes de guerre ne lançant que des petites billes.
Le réalisateur va s'amuser un temps à nous laisser suivre la petite bande jouer à la guerre en forêt pour des plans visuellement réussis mais évacuant toute tension, et ce même si nous retrouverons les hommes de l'introduction pour un passage sadique envers un chien. Mais peu à peu les règles du survival vont reprendre leurs droits, avec d'abord la découverte d'une sorte d'abattoir peu ragoûtant où des chiens et autres animaux ont été torturés et dépecés, puis avec l'apparition d'un homme cagoulé ne faisant pas partie du groupe, pour un effet de surprise presque réussi.
Entre-temps Monica aura disparu, sans que la raison de sa disparition ne laisse le moindre doute et bientôt une première confrontation rapide, directe et mortelle va plonger Lara et ses nouveaux amis dans l'horreur, avançant bien de fait les intentions belliqueuses de leurs adversaires décidés à se livrer à une partie de chasse à l'homme sans merci, mais hélas, l'intrigue ne va pas chercher à innover pour se contenter de reproduire sagement les codes du genre.
En effet, une fois Lara et les autres renseignés sur le danger qui les guette, les situations et rebondissements resteront classiques, entre parties de cache-cache, sadisme des traqueurs et obligatoire visite dans leur repaire, rien n’échappera au réalisateur qui arrivera quand même à générer sporadiquement de la tension et du suspense tout en laissant ses bourreaux s'adonner à une barbarie de sang-froid cruelle, méchante et sanglante, sans pour autant verser dans un gore facile mais sans non plus remuer le spectateur qui n'aura pas été invité à prendre en sympathie les protagonistes victimes malgré la volonté bien trop évidente du réalisateur qui nous gratifiera d'un final ironique par contre bien envoyé.
Passée l'exposition de la situation, le métrage ne connaîtra aucun temps mort et s'orientera judicieusement vers l'action et le suspense pour parvenir à quelques séquences réussies (comme lorsque Lara sera cachée dans l'antre des tueurs et observera ceux-ci s'affairer) grâce à des détails qui feront mouche (le fusil oublié) pour maintenir la pression, mais aucune surprise ne viendra éclairer l'ensemble.
L'interprétation et plutôt convaincante, même si Stéphanie Chapman-Baker en fera un peu trop dans le rôle de Lara avec une attitude bipolaire incongrue et la mise en scène du réalisateur est impactante bien qu'un peu trop contemplative. Les effets spéciaux sanglants sont probants, réalistes et ne versant pas dans la surenchère.
Donc, ce "War games" restera un bon petit survival assez efficace mais trop classique dans ses développements et n'avançant que des personnages sans charisme, même du côté des chasseurs d'hommes !
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