Malgré les apparences, ce "Die, le châtiment" n'entretiendra que de lointains rapports avec la vague de "torture porn" de par son intrigue et ces pièges qui ici ne verseront pas dans le gore pour privilégier un suspense et mettre en place les pièces d'un puzzle diabolique et au final bien éloquent.
Le script va enfermer six individus, à la merci d'un homme qui va se jouer du hasard grâce aux lancers de dés pour décider de leur survie.
La séquence introductive verra un gamin assister au suicide de son père après que celui-ci lui ait demandé de lancer un dé, semblant ainsi sceller son destin, pour ensuite laisser l'intrigue nous présenter brièvement et de manière hétéroclite les différents personnages, Marc, un flic ayant commis une bavure, une junkie prostituée, une jeune femme quittant le domicile conjugal pour se rendre au casino afin d'y jouer ses économies ou encore un psychiatre devant aller voir une dernière patiente, sans que le spectateur n'ait le temps de réellement s'intéresser à ces différents protagonistes que nous allons bientôt retrouver enfermés dans des cellules vitrées.
Le maître des lieux ne tardera pas à intervenir pour obliger deux des prisonniers à se livrer à un jeu qui pourrait devenir mortel pour l'un d'entre eux, jeu se fiant au hasard avec un lancer de dé justifiant le titre du métrage à double sens , "Die" signifiant en anglais mourir mais aussi dé que l'on lance pour jouer. L'intrigue va alors parallèlement sonder le passé de chacun des séquestrés, nous laissant peu à peu entrevoir qu'ils ne sont pas là par hasard mais ayant en commun acte identique, et ces jeux cruels mais toujours liés aux antécédents des victimes, le réalisateur ne s'attardant d'ailleurs pas spécialement sur les mises à mort quand elles auront lieu et celles-ci ne verseront jamais dans une cruauté gore comme dans ces "torture porn" florissant sur le marché, donnant une ampleur autre au métrage qui trouvera sa justification lors de la découverte du concept final, aussi imprévu que machiavélique et original.
Par contre, l'enquête de la principale collègue de ce Marc viendra quelque peu parasiter l'ensemble, nous éloignant trop régulièrement de l'arène du jeu mais ces escapades auront quand même leur utilité puisqu'elles nous permettront d'en apprendre davantage sur chacun des prisonniers, puisque dès la découverte du premier cadavre, au crime maquillé en suicide, cette collègue réfutera l'évidence et se mettra trop facilement à chercher "la petite bête" pour se lancer à la poursuite d'un serial killer, sans même savoir que son ami Marc fait partie des kidnappés.
La courte durée du métrage ne laissera pas franchement à l'intrigue le temps de s'intéresser équitablement à chacune des victimes, privilégiant ce Marc, moteur évident de l'ensemble et cette jeune femme, Lisa, passant son temps à dilapider l'argent de son couple au casino, les autres protagonistes ne semblant être présents que pour fournir matière à ces jeux de hasard mortels, mais cela ne viendra pas perturber la bonne marche de l'ensemble de l'intrigue puisque les situations vont s'enchaîner sur un rythme vif ne nous laissant aucun temps mort dans la mise en place globale du concept général du film, ingénieux et qu'il ne faut surtout pas connaître avant de regarder le film sous peine de se gâcher un plaisir certain.
L'interprétation est plutôt convaincante, portée notamment par une Emily Hampshire impliquée et toujours crédible, tout comme ses compagnons d'infortune, tandis que la mise en scène du réalisateur est largement efficace aussi bien pour donner ce rythme constant au métrage que pour oser des cadrage et des plans originaux, tout en parvenant à générer un suspense certain (mais souvent trop bref) à chaque nouveau "jeu". Guère porté sur le gore, le métrage n'avancera que de rapides effets spéciaux pour autant réalistes.
Donc, ce "Die, le châtiment" sera une assez bonne surprise, habile dans son agencement et original dans son idée de fond qui l'éloignera heureusement des "torture porn" auxquels on aurait eu tendance à le rattacher trop facilement !
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