Suite on ne peut plus directe du premier "Butcher" (a.k.a. "Hatchet"), ce "Butcher 2" prolongera l'hécatombe en versant dans le slasher gore décomplexé et très graphique, tout en nous permettant d'en apprendre plus sur la légende véhiculée par la franchise dont le troisième volet est en pleine production.
Le script va laisser Marybeth, la seule survivante du massacre du bayou hanté par le fantôme de Victor Crowley, retourner sur les lieux avec un révérend vaudou et des chasseurs afin de ramener les corps des précédentes victimes, mais évidemment, le tueur guette.
Le métrage va commencer exactement là où se terminait le premier "Butcher" pour voir la seule rescapée, Marybeth, être secourue par un homme du bayou qui va la ramener chez lui avant de la jeter dehors lorsqu'il apprendra qui elle est, lui conseillant d'aller voir le révérend Zombie pour en savoir plus. Mal lui en prendra puisque le difforme et grotesque tueur, Victor Crowley débarqua chez l'homme pour une première mise à mort originale et souriante et précédée d'un petit délire croustillant du réalisateur Adam Green.
Marybeth parviendra donc à se rendre en ville et à rencontrer le révérend Zombie, un imposteur faisant commerce du vaudou et de différents trafics (et qui avait organisé l'excursion mortelle du premier épisode) mais qui va surtout revenir sur les origines de l légende de Victor Crowley pour un long flash-back intéressant et nécessaire à la bonne tenue de la franchise. Bien entendu, tout cela prendra un peu de temps avant que l'intrigue ne commence vraiment lorsque Marybeth va demander au révérend Zombie de l'accompagner dans le bayou afin d'y récupérer les corps des membres de sa famille tués par Victor Crowley. Zombie acceptera mais mais réunira pour ce faire une petite équipe de chasseurs plus ou moins expérimentés, mais évidemment le révérend aura un plan machiavélique derrière la tête pour lui garantir l'exploitation du bayou.
Nous allons donc découvrir ces chasseurs, pour une rapide présentation de personnages plus ou moins souriants ou vaguement stéréotypés sur laquelle le réalisateur Adam Green ne s'attardera heureusement pas de trop pour vite plonger ses protagonistes dans le marécage rendu inquiétant à la nuit tombée, laissant alors Victor Crowley commencer le jeu de massacre.
Et le moins que l'on puisse dire c'est que le métrage se montrera volontaire et graphique pour nous gratifier de meurtres originaux et démesurés, à l'image de cette tronçonneuse énorme qui va couper en deux deux victimes en même temps dans le sens de la hauteur, le tout dans un gore omniprésent et parfois rigolard comme avec ce couple massacré en pleine fornication et ce jusqu'au final qui verra la confrontation attendue entre le révérend et Crowley avant que Marybeth ne vienne donner l'assaut final pour une dernière explosion sanglante.
Comme pour tout slasher, le spectateur attendra avec impatience les mises à mort qui fourniront l'essentiel du spectacle et ici le réalisateur parviendra aisément à récompenser son public en osant un gore franc et se moquant pas mal de la censure tout en versant dans une démesure jouissive en diable, ce qui arrivera à faire oublier la relative faiblesse d'un script global pas vraiment novateur et qui aurait même été en mesure de laisser sceptique (pourquoi l'héroïne veut-elle à tout prix retourner dans le bayou en sachant pertinemment que le danger y rôde encore... ). De plus, Adam Green laissera un bonne humeur régner sur l'ensemble du film, même si les blagues de ses personnages ne seront pas toujours très fines, ce qui sera largement compensé par quelques séquences grotesques et redoutables.
L'interprétation est convaincante, même si Danielle Harris dans le rôle de Marybeth se fera facilement voler la vedette par l'imposant Tony Todd surjouant juste ce qu'il faut pour camper le révérend Zombie et tandis que nous retrouverons Kane Hodder (qui interpréta plusieurs fois Jason Voorhees dans la saga des "Vendredi 13") dans une double composition, celle du tueur mais aussi pour un rôle à visage découvert qui viendra prouver le talent de l'acteur. La mise en scène d 'Adam Green est vive et dynamique pour donner un bon rythme à l'ensemble et pour bien mettre en avant les temps forts sanglants du film. Les effets spéciaux sont probants, réalistes et graphiques pour œuvrer dans un gore bien saignants mais jamais dérangeant.
Donc, ce "Butcher 2" sera un bon slasher qui devrait plaire avec son côté volontaire et plus que graphique émérite baignant dans une ambiance souriante plaisante !
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