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Remake du film emblématique du sous-genre du "rape and revenge" réalisé en son temps par Meir Zarchi, ce "I spit on your grave" version 2010 en reprendra globalement la trame tout en la remettant au goût du jour mais en s'attardant sans doute trop sur une partie revanche flirtant avec le "torture porn" de manière trop prononcée.
Le script va suivre l'humiliation et le viol collectif d'une jeune femme écrivain venue se retirer à la campagne pour écrire son nouveau roman ainsi que sa vengeance sanglante contre ses tortionnaires.
D'entrée le métrage va nous présenter son personnage principal, Jennifer, une jeune femme s'apprêtant à prendre possession du chalet retiré qu'elle a loué afin d'y écrire son nouveau livre et ce sera lors d'un arrêt dans une station-service qu'elle rencontrera une première fois Johnny, pompiste de son état et dragueur occasionnel mais pour l'instant tout semblera normal.
Nous suivrons alors un temps Jennifer dans son nouvel environnement, sans pour autant que le réalisateur ne relâche la pression, le spectateur s'attendant légitimement à ce que l'héroïne reçoive une visite imprévue de Johnny et d ses copains, Andy, Stanley et le simplet Matthew, ce qui ne manquera évidemment pas d'arriver après quelques situations intéressantes car démontrant le caractère un peu gauche de Jennifer, et rapidement les humiliations vont commencer, à fort caractère sexuel, pour bientôt laisser le métrage avancer ce viol infâme que subira Jennifer, mais ce temps fort du film ne retrouvera pas la force et l'abomination qui caractérisait l'original, en allant beaucoup moins loin dans l'abject et en se montrant également moins explicite, même si bien entendu certains détails pourront facilement choquer, et en particulier l'inhumanité avec laquelle sera traitée Jennifer jusqu'à la fin de son calvaire qui la laissera pour morte.
Mais bien entendu il n'en sera rien et la jeune femme va pouvoir exercer sa vengeance contre ses bourreaux lors d'une seconde partie certes jouissive qui verra Johnny et ses copains tomber un par un dans les griffes de Jennifer mais hélas, les mises à mort, bien que féroces et imaginatives, auront quand même bien trop tendance à ressembler à des pièges à la "Saw", tout en versant dans un gore plutôt graphique mais ne tombant heureusement pas dans la surenchère et de toutes façons les "victimes" ayant largement mérité ce qui leur arrive, le spectateur se rangera automatiquement du côté de Jennifer, bien que cela relève d'une expérience troublante mais clairement désirée.
Cette seconde partie sera bien plus prolixe que dans le film original de Meir Zarchi, plus sanglante, mais aura aussi du mal à retrouver le côté glauque et trouble qui la caractérisait, préférant verser dans un aspect sanglant découlant de l'ingéniosité des mises à mort (même si celle de Johnny sera bien trop orienté "torture porn") qui s’appuieront partiellement sur les sévices endurés par une Jennifer inventive et cruelle aussi bien dans ses actes que dans ses paroles sarcastiques à la vue du contexte.
Le métrage tentera également de moderniser l'intrigue, avec par exemple l'appui d'un caméscope dont se servira un des tortionnaires pour filmer la barbarie de ses camarades, donnant ainsi l'opportunité au réalisateur de multiplier les angles de prises de vues lors de la première partie et notamment du viol, mais cela n'apportera que bien peu de choses à l'ensemble qui va par contre nous proposer quelques surprises scénaristiques bienvenues et absentes de l'original, mais tout cela ne suffira pas à donner à ce remake autant d'impact, notamment à cause d'un manque d'ampleur évident lors de la séquence-clé du film, à savoir le viol, reproche que l'on pouvait déjà faire a remake de "La dernière maison sur la gauche", mettant ainsi de fait en avant l'état d'esprit contemporain, aiguillé par la censure autorisant les excès sanglants mais fustigeant ce qui présente un caractère dérangeant.
L'interprétation est convaincante, portée par une Sarah Butler impliquée et toujours crédible dans le rôle de Jennifer, tandis que les acteurs jouant les bourreaux manqueront quand même de charisme et de présence à l'écran. La mise en scène du réalisateur est plutôt lisse et commune, tout en nous gratifiant de certains plans réussis. Les effets spéciaux ont probants pour quelques dérives gores réalismes et graphiques.
Donc, de "I spit on your grave" modernisé ne parviendra pas à retrouver l'envergure et la puissance évocatrice de l'orignal mais demeurera quand même prenant et parfois troublant !
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