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Rendant hommage à sa façon au cinéma d'exploitation des années soixante-dix et ses excès, ce "Hobo with a shotgun" va nous gratifier d'un spectacle gore, irrévérencieux, délirant jusqu'à la démesure, certes parfois maladroit mais toujours jouissif
Le script va suivre la croisade d'un vagabond contre les truands sanguinaires régnant dans la ville où il vient de débarquer.
Le métrage va tout de suite avancer son personnage principal, que l'on nommera Hobo, arrivant dans une ville crasseuse et dégénérée où le crime règne et où les habitants semblent subir sans broncher les atrocités commises à chaque coin de rue, pour bientôt nous révéler la raison de cette passivité. En effet, la ville vit dans la terreur, sous la coupe d'un truand grandiloquent et sanguinaire, Drake, flanqué de ses deux fils, Slick et Ivan, tous les deux aussi imbéciles et violents que leur père, comme nous le découvrirons lors d'une exécution publique puisqu'un homme, pourtant le frère de Drake, sera décapité de manière fortement originale et graphique, le tut sou les yeux de Hobo qui comme les autres spectateurs ne bougera pas le petit doigt pour sauver le malheureux.
Ensuite l'intrigue va rapidement s’intéresser au personnage principal, ce clochard ne rêvant que de s'offrir un tondeuse à gazon, que nous allons alors suivre aller épier ce qui se passe dans un club aux mains des Drake, pour un petit festival de sévices aussi gores que jubilatoires avant que Slick ne lève une prostituée dans le but de l'enlever à des fins que l'on présumera sinistres. Mais Hobo va intervenir et sauver la demoiselle, Abby pour ne pas tarder à subir la vengeance de ce Slick décidément vicieux et cruel. Finalement Hobo sera recueilli par Abby qui va lui offrir un toit. Mais alors que Hobo s'apprêtait à enfin pouvoir s'acheter sa tondeuse dans un magasin d'occasion, celui-ci va être braqué et Hobo préférera finalement un fusil à pompes avec lequel il va dessouder les malfaiteurs avant de commencer à faire la ménage ans la ville, ce qui évidemment ne sera pas du goût de Drake et de ses rejetons.
Dépassant régulièrement les bornes d'un mauvis goût assumé, le métrage va avancer de nombreuses séquences "too much" bien corsées en violence et en politiquement incorrect, avec par exemple ce pédophile déguisé en père Noël qui agira sous les yeux de la population, quand les frères Drake ne grilleront pas les enfants occupant un car scolaire afin de montrer leur suprématie et de monter les habitants de la ville contre les sans-abris, les invitant même à une véritable chasse contre eux, mais hélas, parfois une impression de gratuité viendra quand même très vaguement gâcher le plaisir pris devant autant de générosité graphique (la scène avec la batte de base-ball aux lames de rasoir, par exemple), mais sans que cela viennent foncièrement nuire à un ensemble complètement débridé et loufoque, flirtant parfois avec le fantastique (les deux intervenants du final) et qui retrouvera cette volonté de dépasse les bornes qui faisait le charme de bon nombre d’œuvres issues des grandes heures du cinéma d'exploitation.
L'intrigue en elle-même tiendra la route, sans forcer l'imagination des scénaristes pour autant, mais on erra bien qu'il y avait ici de quoi donner corps à ce qui n'était à l'origine qu'une fausse bande-annonce issue d'un concours suite au diptyque "Grindhouse" de la paire Tarantino/ Rodriguez. Mais surtout le métrage sera guidé par un rythme soutenu, sans temps mort dans son action délirante, et même les passages plus calmes, orientés vers la relation entre Hobo et Abby, seront attachants, mais cela ne durera jamais très longtemps, la violence et les excès en tout genres reprenant rapidement leurs droits.
Bien entendu, l'ensemble reposera en grande partie sur l'interprétation et Rutger Hauer sera largement à la hauteur du rôle de Hobo, donnant réellement vie à son personnage (voir la séquence où il parle aux bébés dans l'hôpital) , tandis que la craquante Molly Dunsworth jouera Abby avec justesse, laissant la palme du surjouage à Brian Downey, énorme dans le rôle de Drake. La mise en scène du jeune réalisateur est fidèle à l'esprit « exploitation » tout en apportant une dynamique efficace à l'ensemble. Les effets spéciaux sont probants, plus que volontaires dans un gore varié et inventif.
Donc, ce "Hobo with a shotgun" sera une très bonne surprise, supplantant largement ses concurrents dans la volonté de revival du cinéma d'exploitation grâce à sa générosité de tous les instants et son côté irrévérencieux et incorrect foncièrement jouissif !
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