Remake libre d'une des œuvres mineures de George A. Romero, "La nuit des fous vivants", ce "The crazies" va développer une intrigue classique et guère palpitante avec des infectés bien absents, et tout en évacuant l'aspect anti-militariste qui caractérisait l'original.
Le script va suivre l'infection d'une bourgade dont les eaux contaminées vont transformer les habitants en fous furieux, obligeant l'armée à intervenir de manière radicale.
Après une brève séquence d'introduction montrant un ville dévastée et en flammes, le métrage va rapidement avancer une première alerte avec cet homme débarquant armé sur un terrain de base-ball, en plein match, pour finir par se faire descendre par le shérif local, David, en état de légitime défense. Personne ne prêtera pour l’instant trop attention à ce drame, l'homme abattu étant un ancien alcoolique, mais lorsqu'un fermier incendiera sa ferme en ayant pris soin auparavant d'enfermer sa femme et son fils dans un placard, le shérif va commencer à être débordé et à se poser des questions, surtout qu'après la découverte d'un cadavre d'un homme ayant sauté en parachute, il détectera la présence dans les marais d'une épave d'un avion de belle taille, crash dont aucun journal n'a parlé.
Le métrage prendra son temps pour lancer progressivement son action, montant ainsi en puissance pour presque générer une certaine tension, le comportement de chaque personnage devenant rapidement louche, mais la brutale intervention de l'armée, qui aura mis la ville en quarantaine et regroupera les habitants non infectés (en gros ceux n'ayant pas de température !), va changer la donne, surtout que le shérif sera séparé de sa femme Judy, considérée comme infectée alors qu'elle a de la fièvre car étant enceinte. Bien entendu notre homme, bientôt rejoint par Russell, son adjoint, va fuir pour retrouver sans trop de problèmes son épouse, avant que le trio, accompagné par une demoiselle, ne cherche à quitter la zone de confinement en évitant l'armée qui tire sur tout ce qui bouge, mais aussi les infectés et une bande de chasseurs pilleurs détraqués.
Hélas, l'intrigue va seulement proposer quelques passages réussis (le car-wash, la crise de folie du proviseur qui tuera avec sa fourche des habitants contaminés ou non mais attachés dans le local de l'armée ou encore la dernière confrontation avec les chasseurs infectés qui se montrera presque glauque) pour préférer suivre la fuite bien trop longue et inconsistante des fugitifs qui arriveront toujours à se sortir des mauvais pas comme par miracle (voir la séquence dans la maison du shérif, quand même improbable !), le tout sans croiser réellement les infectés attendus et qui se feront bien rares, pour ne pas dire inexistants, ce qui va atténuer la tension au point de la faire complètement disparaître au profit d'une vague attente du prochain rebondissement.
En plus ce remake va reléguer également l'armée au second plan, n'adoptant jamais son point de vue (contrairement à se qui se passait dans l'original de George A. Romero), les militaires étant ici juste bon à tirer sur les civils sans discernement et à fournir un peu d'épaisseur au script avec ces rencontres avec les fuyards, tout en expliquant bien rapidement la situation, expédiée en une séquence de dialogue. Et lorsque le réalisateur daignera revendiquer quelque peu, cela se fera de manière trop rapide et sans ampleur.
Heureusement l'ensemble comportera quand même quelques scènes saignantes ou avançant ces infectés au look bien réussi avec ces veines ressortant du visage, mais trop souvent éloignés de la caméra et la volonté de donner de la profondeur à l'intrigue restera superficielle, le statut de femme enceinte de Judy n'étant jamais exploité, tandis que le doute sur la contamination de Russell n'aura pas fait long feu.
L’interprétation est cohérente mais sans aucun charisme ni réelle présence à l'écran, tandis que la mise en scène du réalisateur est classique et sans effet, tout en parvenant quand même à réussir de petits effets de surprise, hélas trop réguliers pour faire illusion sur la durée du métrage. Les effets spéciaux sont probants, graphique pour présenter les infectés et ces multiples cadavres.
Donc, ce "The crazies" se suivra sans mal mais sans parvenir à garder intact l'intérêt du spectateur, par manque d'implication dans une intrigue commune et sans véritable enjeu !
|