Réalisé par les "Butcher Brothers", déjà coupable d'un très sympathique "The Hamiltons", ce "The violent kind" va expressément mélanger les genres de façon quand même aléatoire dans un fouillis scénaristique que viendront heureusement compenser une bonne humeur et un aspect gore bien présents.
Le script va laisser les membres d'un gang de bikers célébrer un anniversaire dans une maison isolée pour une fête orgiaque qui prendra une tournure bien différente lorsque l'une des invitées reviendra couverte de sang.
Après une courte séquence d'introduction alambiquée, le métrage va nous présenter ses personnages principaux, quelques membres d'un gang de motards, de manière très rock'n'roll, l'un couchant sauvagement avec sa petite amie avant de rejoindre ses copains pour exploser deux quidams venus se plaindre de la qualité de la rogue vendue. Le petit groupe va rapidement se mettre en route pour une fête donnée pour anniversaire de la mère de l'un d'eux, Cody, qui sera au cœur de l'intrigue, continuant ainsi planter le décor de manière vive et rythmée, bien qu'un brin caricaturale et tout en avançant des sous-intrigues plutôt banales (Michelle, l'ex petite amie de Cody qui se tape un guignol par exemple).
Mais au milieu de ces situations paillardes et avinées, de petits éléments inquiétants vont commencer à se faire sentir, comme ce ciel étrange, mais le premier tournant du film se fera avec le retour de Michelle couverte de sang dans la maison presque désertée. Les derniers personnages présents seront bien entendu ceux découverts dans l'entame du film et ils vont avoir fort à faire avec cette Michelle qui semblera bientôt possédée et s’attaquera à tout ce qui passera à sa portée, laissant cette partie du métrage rappeler sans mal le premier "Evil dead" de Sam Raimi, tant dans les situations proposées que dans le style de possession en présence.
Mais le métrage changera encore d'orientation lorsque les individus aperçus rôdant autour de la maison vont investir celle-ci à des fins nébuleuses et pour lancer alors un second acte brouillon, partant dans tous les sens avec ces rockers tout droit sortis des années cinquante et qui vont en faire voir à Cody et à deux demoiselles restées sur place, les coups de poing et autres coups de couteau pleuvant sur les malheureux qui se demanderont bien ce qui leur arrive et surtout à qui (ou quoi!) ils ont affaire, interrogation légitime qui va également venir tarauder le spectateur sans que les deux réalisateurs ne nous apportent de réponse, même avec ce final orienté vers la science-fiction.
Même si l'ensemble restera donc plutôt confus avec cette intrigue trop compliquée et ayant tendance à s'en aller dans de multiples directions sans véritablement choisir son camp, cela n'empêchera pas le métrage d'être agréable à suivre, très "fun" dans ses développements, volontaire lorsqu'il s'agira de faire couler le sang ou mettre en avant des cadavres bien amochés et les "Butcher Brothers" ne se prendront pas du tout au sérieux pour au contraire délirer un maximum avec les situations et avec leurs personnages et surtout avec ces rockeurs dégénérés qui feront irruption à mi-parcours. Bien entendu, ce mélange des genres surprendra et pourra déplaire à certains par son manque de clarté, mais l'approche très "seventies" de l'entame du film, les hommages certainement pas innocents rendus à certains classiques du genre seront largement probants et divertissants, tandis que la violence sera ici sèche et quand même brutale et surtout sans concession.
L'interprétation est adaptée, surjouée lors du second acte mais de façon voulue de manière évidente par les deux auteurs, tandis que leur mise en scène sera efficace aussi bien pour donner du rythme et même sporadiquement pour générer une petite tension, tout en nous réservant quelques effets surprises réussis. Les effets spéciaux sont convaincants pour verser dans un gore franc mais sans surenchère non plus, mais l'utilisation du numérique sera bien plus perfectible.
Donc, ce "The violent kind", film hors-norme et fouillis, ne saura laisser indifférent et aura des arguments décomplexés pour séduire malgré ses petits défauts évidents !
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