Blue sky est le dernier film que signa Tony Richardson, disparu en 1991. C'et un film nostalgique qui procède à une reconstitution du décor des années 60 à partir d'un scénario à la construction solide mais dans une mise en scène académique sertissant l'interprétation flamboyante de Jessica Lange. L'ouverture du film nous invite d'abord à voir en Blue sky le portrait d'une jolie blonde exhibitionniste, obsédée par le désir de ressembler aux stars des magazines. On nous laisse entendre qu'elle vient d'un milieu de pauvres blancs du Sud, qu'elle a bien du mal à résister à la tentation, tout en aimant "filialement" son militaire de mari. On pense aussi inévitablement à la peinture de la servitude militaire, des épouses frustrées, des don Juan de garnison, dans Reflets dans un oeil d'or de Huston, d'autant que l'essentiel de l'action se déroule dans le Sud profond, en Alabama. Un second thème majeur se déploie : le mari, conscient des dangers du nucléaire se heurte à la bêtise de la hiérarchie militaire lorsqu'il refuse de couvrir une bavure. Au final une oeuvre estimable mais qui ne fera oublier ni Reflets dans un oeil d'or ni Tant qu'il y aura des hommes.
|