Tiré d'un livre de Henry James, Washington Square met en scène Jennifer Jason Leigh dans le rôle de Catherine Sloper, la jeune fille un peu terne coincée entre un père tyrannique qui l'infantilise et son soupirant qui court après sa dot. La précédente adaptation, L'héritière de Wyler jouait sur le registre de la répression puritaine. Holland choisit de charger le père, incarné par un Albert Finney pompeux, bouffi et bovin, et de rendre le soupirant séduisant, volubile et relativement sympathique. Quelques scènes relèvent d'une écriture paroxystique : l'ouverture traumatique et sanglante ; la séquence où Catherine abandonnée court sous l'orage et finit prostrée dans la boue. Ajoutons l'image troublante de la fillette obèse avec son perroqet. Mais le reste du temps le soleil brille sur les maisons de brique de Baltimore et sur les figures obligées du film en costumes (mariage, bal, promenade dans le parc). La réalisatrice est desservie par Jennifer Jason Leigh sur qui tout repose mais qui en fait trop dans la gaucherie, les tics, les mimiques, les crises d'aphasie et les regards louches. On se lasse de ses maniérismes répétés bien avant son soupirant.
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