Corbjin, célèbre photographe et clippeur néerlandais, réalisait avec Control son premier long métrage. Il s'agit de la foudroyante biographie de Ian Curtis, angélique leader du groupe mancunien Joy Division. Mais Control n'est pas un film sur la musique, plutôt le portrait d'un homme ordinaire, beau ténébreux rongé par l'épilepsie, touché par la grâce de la musique, dont le coeur était partagé entre deux femmes, suicidé à l'âge de 23 ans. Le projet n'était pas aisé mais touche souvent au but. Passons à la principale gageure du film : incarner Ian Curtis. Sans sombrer dans une vaine imitation, Sam Riley livre une composition convaincante, notamment dans les parties musicales où il ranime les transes de Curtis. Quoiqu'il n'ait pas toute la fureur de son modèle, Riley parvient à en restituer la vibration. Le mérite de Corbjin est de ne pas tirer le film vers le biopic toc. Il tâche de filmer selon le poids des souvenirs.
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