Auréolé de pas mal de récompenses lors de divers festivals, "8th Wonderland" est une satire intéressante, poussant à la réflexion sur notre monde actuel. Tourné en 2007, le film aura mis trois années à véritablement sortir, malgré ses qualités et ses récompenses glanées au cours des deux années précédant sa sortie. Réalisé par Nicolas Alberny ("100 Précédents") et Jean Mach ("Par l'odeur alléché"), "8th Wonderland" est un film indépendant français et cela ne se ressent absolument pas, même si on notera les apparitions télé de Julien Lepers, Amanda Lear et Nikos Aliagas. L'histoire, si elle relève de la science-fiction, est totalement d'actualité et montre le pouvoir et l'influence que peuvent avoir les réseaux sociaux. Ici il s'agit d'un réseau social devenu un pays virtuel, au pouvoir grandissant, composé de personnes, comme vous et moi, qui ont pour ambition de lutter contre des problèmes graves comme la peine de mort, le Sida, le travail des enfants etc... Si leurs actions se révèleront amusantes au départ (les distributeurs de préservatifs goût "hostie" accrochés sur les murs du Vatican, dénonçant ainsi la position de l'Église par rapport au Sida, par exemple!), démontrant ainsi qu'il est plus facile de mobiliser l'opinion public par des actions insolites qu'en leur pointant directement les véritables problèmes, rapidement ils vont perdre le contrôle de ce qu'ils ont créé, par la récupération de personnes mal intentionnées, avides de pouvoir et d'argent, mais également par les dérives de certains membres qui évolueront vers le terrorisme. Ainsi, la décision sera prise de faire exécuter un président, alors qu'ils sont contre la peine de mort... Le film qui allie satire et comédie, avec des scènes parfois particulièrement amusantes, comme celle savoureuse de l'entretien entre les chefs d'État Russe et Iranien, concernant l'achat de centrales nucléaires, aurait gagné à prendre un ton un peu plus grave sur la dernière partie du métrage. Il aurait ainsi, certainement, eu encore plus d'impact. Mais malgré cette semi légèreté, on reste, tout de même, captivé jusqu'au bout, grâce, notamment à un rythme soutenu et une réalisation dynamique. Pour un film français et en plus indépendant, celui-ci bénéficie d'une réalisation très soignée et d'une interprétation convaincante et cela, malgré un budget limité et une majorité d'acteurs peu connus, ce qui apporte d'ailleurs beaucoup quant à la crédibilité des personnages. On notera tout de même la présence de Matthew Géczy ("Dear Wendy", "Femme fatale", "San Antonio") comme tête connue, en dehors des courtes apparitions des personnalités citées précédemment. Les réalisateurs, également scénaristes, en profitent aussi pour dénoncer, entre autres, le pouvoir de la publicité, des médias et de l'argent. Vu l'importance que prennent des sites comme Facebook actuellement, le sujet du film ne peut laisser indifférent et nous pousse forcément à la réflexion sur le pouvoir que pourraient avoir à force ces réseaux sociaux, s'ils devenaient comme dans le film, incontrôlables...
"8th Wonderland" est donc une agréable surprise, un film atypique dans le paysage du cinéma français. A découvrir!
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