Film culte de Masaki Kobayashi (Kwaidan), qui a obtenu en 1963 le prix spécial du jury à Cannes, Harakiri est un film sans concession. Le film bénéficie d'abord d'un scénario en béton. Le film comprend de nombreux flashbacks qui donnent d'autant plus d'ampleur au récit. En effet, au départ, on pense que la première histoire va révéler l'intelligence du clan des samouraïs mais on est loin d'être au bout de nos surprises.
Surtout, ce n'est que progressivement que l'on en a apprend plus sur les raisons ayant poussé un homme, un ronin (un samouraï sans maître), à solliciter au clan des Li le droit de se faire harakiri chez eux.
Les rebondissements du film sont nombreux. Ils permettent tout à la fois de maintenir un certain suspense et de se diriger vers une sorte de tragédie grecque. Et puis tout au long du récit Kobayashi n'aura de cesse de remettre en cause le fameux code de l'honneur des samouraïs qui n'est alors, comme l'indique le principal personnage du film, qu'une "façade".
S'intéressant enfin à la question de la véracité des faits, à l'image un peu de l'excellent Rashomon, Harakiri prouve qu'il est un film très riche sur le plan thématique.
Quand on pense en plus que la photographie du film est superbe, que la mise en scène est très dynamique et que les acteurs sont bons, on comprend aisément que l'on tient là un des classiques du cinéma japonais.
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