CRITIQUE DVD

Pour sa seconde réalisation, Ed Harris ne fait pas dans la facilité en choisissant un genre peu prisé du public, le western, mais avec un tel casting on était curieux et impatient de voir le résultat.
Appaloosa ne révolutionne pas le genre, dans ces petites villes où il ne se passe pas grand chose en dehors des saloon, il y a toujours quelqu'un pour pourrir la vie des autochtones et mener sa propre loi. Virgil Cole et Everett Hitch sont donc accueillis comme des messies afin qu'ils puissent débarrasser de la ville ce puissant fermier.
Ed Harris sait que tout a été fait dans le western, plutôt que de plagier Clint Eastwood ou Kevin Costner, le réalisateur préfère parler de cette indéfectible amitié qui lie les 2 hommes où même une femme ne peut s'interposer. Ils se connaissent par cœur, Cole commence les phrases et c'est Hitch qui les termine, un énorme respect transpire entre eux. On suit donc leurs aventures dans un rythme qui prend tout son temps pour détailler les personnages et les situations. Ce tempo très lent et la mise en scène sèche ne risquent pas de raccrocher ceux qui ne sont pas vraiment fan du genre, l'esthétique se concentre avant tout dans la beauté des paysages, ici tout n'est que retenue et pudeur.
Le casting ne déçoit pas, Ed Harris et Viggo Mortensen sont impeccables, Jeremy Irons évite la caricature et offre une belle opposition, Renée Zellweger au milieu de ce monde de macho est bien obligée de se faire discrète, le choix de coller beaucoup plus à la réalité l'impose à se passer d'artifices esthétiques et ne la met pas franchement en lumière.
Les duels bénéficient d'une mise en scène sobre mais efficace, on peut reprocher 2 ou 3 creux en milieu de film mais dans tous les cas ce western fait honneur et ravira tous les amateurs du genre.

Une petite déception pour un genre qui dévore les espaces, car si la palette colorimétrique fait preuve d’une grande richesse, le piqué est loin de répondre à nos attentes surtout sur vidéoprojecteur, l’ensemble parait beaucoup trop lissé pour être honnête, il suffit de regarder cette scène (2’25) et les 2 cavaliers se situant derrière Jeremy Irons, leur visage est complètement flou . En dehors de quelques gros plans bien détaillés, le reste manque cruellement de précision. Le contraste est par contre impeccable tout comme la compression mais l’encodage VC1 est loin de pousser le système dans ses derniers retranchements, on dépasse rarement les 20Mbps alors que le disque n’est même pas rempli de moitié pour un film qui flirte malgré tout avec les 2 heures.

Si la VF dispose d’une piste TrueHd, encore une fois l’encodage est bien paresseux avec des pointes dépassant rarement les 1,5Mbps. Les surrounds sont quasi muettes et les duels frisent le pétard mouillé tant le dynamisme se fait discret. Le doublage est correct mais une fois qu’on passe en VO on s’aperçoit que les coups de feu bénéficient de bien plus d’attention et de dynamisme, par contre les voix originales se perdent dans le mixage et demande de relever le volume. Là aussi, on reste frustré du résultat.

On dispose des commentaires d’Ed Harris ainsi que de Robert Knott producteur et co-scénariste, "Du livre au film" (7’34) permet d’avoir le point de vue des principaux acteurs mais on apprend pas grand chose. "L’histoire d’Appaloosa" (10’22) se penche plus sur la partie technique du film les costumes, les armes, le train. "La ville d’Appaloosa" (5’08) présente les lieux du tournage, "Dean Semler : le retour aux sources" présente le directeur de la photographie, on dispose de "6 scènes coupées" et commentées (12’03) elles n’amènent effectivement rien de plus à l’intrigue et pour terminer 2 bandes annonces. A l’image du film et des moyens les bonus ne font pas dans le sensationnel et se retrouvent épurés de tout artifice.

Une jaquette fidèle à l’image du film et du respect qu’éprouvent les 2 hommes l’un envers l’autre et que pas même une femme ne vient entacher cette amitié, la sérigraphie lâche ses héros et se nourrit des ingrédients traditionnels du western avec ce bon vieux colt et son étoile de marshal, un ensemble esthétique réussi.

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