CRITIQUE DVD

En pleine actualité cannoise, l’occasion est toute trouvée pour faire un petit retour en arrière, lors de cette quinzaine des réalisateurs de cannes en 2009 et de découvrir la toute première œuvre de Riad Sattouf.
On découvre au travers d’Hervé et de Camel une adolescence loin du milieu Bling-bling, ce n’est pas le dernier portable ou jean de marque qui intéresse nos jeunes héros mais plutôt une première expérience sexuelle qui devient leur principale préoccupation. Le réalisateur choisit volontairement de tourner le dos aux gravures de mode pour se pencher sur une « faune » plus banale, la caricature n’est jamais vraiment loin tout en proposant en surface les problèmes récurrents de la jeunesse et de la société.
Entre deux masturbations dérangées, on suit le parcours initiatique des premiers flirts de cet ado nigaud pas très beau. Ses hésitations brillent par leur justesse, l’occasion également de pointer les travers de la bêtise, la maladresse débouchant parfois sur la férocité de certains propos.
Cette BD plus vraie que nature ne mise pas sur les gros gags, on sourit plus qu’on ne rit aux mésaventures de ces jeunes écervelés plus bêtes que méchants, la réussite du projet vient du bon gout de l’auteur d’éviter toute vulgarité malgré les apparences. A mi-chemin entre « la boum » et « diabolo-menthe » avec un zeste de sous-doués, « les beaux gosses » réussissent le pari de maintenir l’attention en se passant de tout artifice, au propre comme au figuré tout en développant une belle tendresse.
L’énergie et le naturel des acteurs compensent un certain manque de justesse et contribuent à rendre les personnages sympathiques, même si l’œuvre ne constitue pas le film de l’année, sa projection suscite un certain plaisir familial et constitue dans tous les cas un honnête divertissement.

L’encodage VC1 délivre son verdict pour cette comédie française : impeccable ! Le piqué comme les contours assurent une précision confortable, un peu trop même ne nous épargnant aucune pustule largement répandue sur le visage de nos jeunes protagonistes. Le contraste, la palette colorimétrique et une compression bien maitrisée rendent une copie digne de la HD.

On dispose de 2 pistes HD Master Audio 5.1 et 2.0, mais il ne faut pas compter amener notre home-cinéma dans ses derniers retranchements, les effets étant très limités, il faut se contenter d’une majorité frontale. L’ensemble s’avère maitrisé avec des dialogues clairs et très dynamiques, cependant en jetant un petit coup d’œil sur l’encodage, à l’image de ces jeunes étudiants, il faut se contenter du minimum avec des chiffres ne dépassant pas les 2Mbps, un peu léger alors que le disque ne franchit même pas les 20 Go sans aucune piste étrangère.

Derrière un menu sympathique en harmonie avec les personnages, on découvre une version commentée du réalisateur, « scènes bien pourries » (4‘54) on passe rapidement en revue un lot de scènes sans aucun intérêt, 4 « scènes coupées mais cultes cousin » la première est plutôt bouillante et démontre qu’il n’y a pas que les ados qui ne pensent qu‘à ça, la 3ème est assez drôle car en fait on voit les gens danser sans musique. On continue avec « les essais des jeunes chouchous » (7’46), pas franchement emballant, quelques photos, on termine avec les teasers et la bande annonce. L’ensemble est franchement maigre.

La jaquette réussit son objectif, celle d’interpeller. Le boitier orangé achevant l’immersion dans cette BD plus vraie que nature. La sérigraphie se contente malheureusement du minimum et aurait mérité un peu plus d’imagination.

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