En narrant la tentative, puis l'échec de plusieurs jeunes femmes pour assister à un match de football, Panahi évite un triple écueil : l'éloge du sport comme vecteur d'universalité, l'exaltation ou la condamnation de l'enthousiasme nationaliste suscité par une victoire sportive, la description misérabiliste et unilatérale de la condition féminine. L'intelligence de l'auteur de Sang et Or consite à montrer que les hommes, eux aussi, sont emprisonnés par un statut de la femme qui leur est imposé (c'est plus sympa de faire la fête quand il y a des filles! ). Surtout, le stade remplit le rôle d'espace symbolique : y entrer c'est être libre ; en être refoulé c'est être aliéné.
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