CRITIQUE DVD

Après le Pôle express et une technologie qui ne cesse d'améliorer le procédé de motion capture, Robert Zemeckis nous offre un petit tour dans l'heroïc Fantasy où le politiquement incorrect fait une incursion remarquée dans sa filmographie.
Le banquet avec tous ses débordements a tôt fait de rassurer les sceptiques qui pouvaient craindre une œuvre qui ne s'adresse qu'aux plus jeunes, ce festoiement où l'alcool coule à flot et la jupe se relève au moindre coin discret nous permet une immersion totale chez ces vikings. Le massacre qui s'ensuit par la bête confirme que nos jeunes enfants n'ont rien à faire là et les âmes sensibles ont intérêt à avoir l'estomac solide. Après cette tripaille généreusement répandue sur notre écran, la légende de Beowulf peut se mettre en marche, la technique assez novatrice permettant de faire reculer les limites acceptables de telles confrontations. La mise en scène est plutôt nerveuse, avec quelques combats qui ne manquent pas de panache comme ce face à face avec les monstres des mers où la scène finale avec le dragon. Le scénario se sert au final de ces joutes légendaires pour mieux mettre en avant la faiblesse de ces héros qui ne sont fait au final que de chair et de sang, ici la chair étant vraiment faible et le pouvoir la quête absolue.
Si le scénario tient la route, le visuel interpelle, le sentiment est vraiment mitigé pour le rendu artistique. On est obligé de reconnaître que la motion capture délivre par moment des fluidités sidérantes sur les mouvements, mais il manque encore cette véritable humanité dans les traits faciaux et l'étincelle des yeux, enfin certains gestes restent saccadés manquant de naturel.
La légende de Beowulf est un exercice de style culotté avec sa mise en scène crue et violente. Le manque d'adhésion totale provient sans doute d'un procédé qui n'a pas encore délivré tout son potentiel technique, même si la sorcière sous les traits d'Angelina Jolie a tous les arguments pour nous faire perdre un certain contrôle.
Beowulf reste une curiosité à ne pas mettre sous tous les yeux dont le plus gros reproche est finalement une passivité émotionnelle inadéquate face aux superbes images projetées.

Le spectacle est total et le Blu-ray rend complètement hommage au travail technique effectué. Tout y est, le piqué, les contours, la compression, la palette colorimétrique, c'est un régal.

Comme d'habitude Warner ne nous gâte pas sur le choix des pistes pour la VF avec un timide DD à 640Kbps, mais heureusement timide que de nom. Car ici le dynamisme est époustouflant et les effets franchement probants, le caisson rugit souvent avec une profondeur qui ruinera une fois de plus la cohabitation avec les voisins. Malgré tout la VO disposant d'une piste TrueHD délivre un mixage plus précis sur certaines ambiances, mais reconnaissons une VF loin d'être ridicule.

On démarre avec le Making-of "Les diverses étapes de la production de Beowulf" (25'09) on assiste au premier jour des acteurs et la découverte du procédé. les acteurs semblent sur leur réserve, on note l'absence d'Angelina jolie lors du reportage. Ray Winstone découvre le maquillage particulier avec tous ces capteurs précisant la différence de notion de temps entre le tournage sur le plateau et la préparation avant et après le tournage. Cette vingtaine de minutes semble trop courte car vraiment intéressante, on découvre même en cours de reportage l'arrivée de Tom Hanks. On dispose ensuite de 10 petits modules toujours sur la technique "Préparer le voyage" (22'02). On dispose ensuite de "Les origines de Beowulf" (5'13) sur l'adaptation, "la magie de Beowulf" (5'25) basé sur des croquis magnifiques pouvait très bien s'intégrer dans le making-of, "Le dessin et la création des créatures et des monstres de Beowulf" (6'56) permet de faire un rapide tour des différentes créatures, c'est toujours aussi intéressant mais toujours aussi court. On continue avec "La création de Beowulf" petit module sur le choix de l'acteur, encore trop court et enfin "scènes supplémentaires" (11'31) permet de découvrir quelques scènes alternatives ou non retenues d'un intérêt graphique limité puisque à l'état de préparation. On dispose au final d'une bonne heure de bonus, un minimum pour une telle entreprise où si l'ensemble s'avère très instructif il n'en demeure pas moins trop court.

La jaquette se recentre sur son héros, le sang qui couvre le personnage ne laisse pas beaucoup de doutes sur le contenu. La sérigraphie reprend le même visuel dans une excellente définition malheureusement gâchée par tous ces logos

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