Remise au goût du jour du classique de la science-fiction de Robert Wise, ce nouveau "Le jour où la Terrez s'arrêta" va comme son prédécesseur être porteur d'un message dans l'air du temps, tout en bénéficiant d'une intrigue souvent plaisante, mais hélas tout ne sera pas rose et des défauts trop flagrants viendront quelque peu gâcher comme ces personnages caricaturaux.
Le script va voir une boule gigantesque se poser en plein Manhattan pour laisser sortir un extra-terrestre qui prendra une apparence humaine afin de livrer un message à l'Humanité, mais de quelle nature sera ce message ?
Après une séquence d'introduction prenant place en 1928 pour voir un homme isolé sous la neige en pleine montagne découvrir un sphère lumineuse qu'il va toucher pour être aveuglé et se réveillé marqué à la main, le métrage va rapidement passer sur la présentation du professeur Helen Benson que nous apercevrons avec ses étudiants puis avec le fils de mari décédé, un gamin irrespectueux envers sa belle-mère qui le garde, pour lancer l'intrigue lorsque Helen va se voir intimer l'ordre de suivre les policiers et agents gouvernementaux débarquant chez elle sans crier gare pour se rendre à dans une base militaire où elle et d'autres scientifiques vont apprendre une nouvelle terrible, quelque chose fonce droit sur la Terre et devait toucher le cœur de Manhattan sous peu.
Cette entame du film arrivera sans mal à mettre en place un certain suspense et une urgence bien assimilée qui captivera le spectateur, même si ce dernier aura déjà bien des réponses aux questions que vont se poser les protagonistes, puisque bien entendu aucun astéroïde ne va frapper la Terre et ce sera une réplique gigantesque de le sphère lumineuse vue en introduction qui va doucement se positionner à Manhattan, bien entendu rapidement encerclée par l'armée et lorsqu'une forme va en surgir, le tir d'un militaire va blesser l'extra-terrestre, obligeant l'attendu "Gort" à mettre hors d'état de nuire toutes les armes et annihilant la volonté des militaires avec des sifflements stridents. La "chose" blessée sera conduite dans un camp médicale de fortune et va se révéler être un humanoïde caché sous une couche de "placenta" visqueux pour bien vite récupérer et se mettre à parler.
Pendant ce temps-là, les populations fuiront les grandes villes, le présidant américain sera caché quelque part et ce sera donc la secrétaire à la Défense qui va s'occuper de l'affaire, désireuse surtout de faire parler cet extra-terrestre se prénommant Klaatu lorsque celui-ci prétendra avoir un message à délivrer aux responsables mondiaux, afin de savoir si cette présence extra-terrestre représente une menace pour le monde et surtout pour les Etats-Unis.
Le réalisateur osera fustiger à demi-mot la volonté hégémonique des U.S.A. au travers de ses méthodes radicales mais qui échoueront en partie grâce à la complicité d'Helen et finalement Klaatu se retrouvera lâché dans la nature, bientôt rejoint par Helen et son beau-fils dans une sorte de fuite au cours de laquelle Klaatu va juger l'espère ce humaine pour décider de son sort.
Si toute la première partie remplira aisément son rôle pour susciter l'intérêt, impressionner avec le dispositif de Klaatu et de son peuple pour même parfois questionner le spectateur, la suite va quelque peu se gâter avec l'apparition de ce discours écologique certes avéré mais en même temps bien basique qui va émaner de ce Klaatu pour laisser des situations pourtant essentielles à l'intrigue être rabaissées à de simples formalités (comme la rencontre avec ce professeur Barnhardt, prix Nobel de la paix qui manquera complètement d'ampleur) pour leur préférer des séquences catastrophes blindées d'effets spéciaux certes convaincants mais n'ayant pas du tout la même ampleur dramatique, pour en plus laisser un final banal succéder à un revirement trop facile et anticipable de Klaatu.
En plus, le métrage sera desservi par ces protagonistes trop stéréotypés avec cette femme devant élever un gamin rebelle barbant et énervant et qui arrivera très opportunément à ses fins, avec encore une fois une ampleur émotionnelle proche du néant puisque ces personnages n'auront pas réussi à inspirer la sympathie à défaut d'empathie. Et il en ira de même pour "Gort" certes plus colossal que dans la version originale mais qui ne servira en fait pas à grand-chose jusqu'à cette surprise de la seconde partie assez bien agencée pour préméditer quelques scènes de destructions réussies.
Mais pour autant le métrage demeurera captivant et arrivera à garder un certain suspense, même si l'issue semblera toute tracée et on pourra compter sur quelques événements annexes pour relancer l'intrigue et l'action régulièrement.
L'interprétation sera plutôt convaincante, avec un Keanu Reeves sans émotions venant transpercer son masque humain, tandis que Jennifer Connelly aura une certaine présence à l'écran et que Kathy Bates se verra attribuer un second rôle croustillant et allant parfaitement à l'actrice principale de "Misery". La mise en scène du réalisateur est assez vive et dynamique pour suivre l'action mais restera quand même bien basique.
Les effets spéciaux sont probants aussi bien pour ces séquences de destructions originales que pour agencer ces sphères et autres signes de la présence extra-terrestre.
Donc, cette nouvelle version du "jour où la Terre s'arrêta" sera plutôt une bonne surprise, certes portée par un message quelque peu poussif mais qui aura le mérite comme son prédécesseur de refléter l'air du temps !
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