Tourné dans un quartier misérable de la banlieue de Lisbonne, Estrella d'Africa, une "favella" où s'entassent les exclus d'une population métissée et tous les laissés-pour-compte, le film distille la souffrance, l'absence de perspective, le désespoir profond d'individus pour qui le suicide semble souvent la seule issue. Ainsi la jeune mère qui abandonne son enfant, le père qui tente de faire survivre le bébé et le vend à une prostituée, l'amie qui travaille comme femme de ménage sont comme des épaves qui surnagent. Face à ce monde de marginaux, Costa imagine un personnage d'infirmière qui tente d'établir un trait d'union entre sa relative aisance matérielle et ce monde sans espérance. La femme ne peut que mesurer son impuissance et son impossible engagement à soulager les souffrances. Costa s'appuie sur de bons acteurs qui parviennent à traduire une souffrance muette acceptée comme une fatalité.
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