Transcendant les clichés du film d'amours adolescentes, traversant la nostalgie (le film nous plonge 40 ans en arrière), Mulligan nous livre un film très personnel, avec un accomplissement de la mise en scène qui n'est pas sans rappeler celle d'un autre de ses films, L'Autre. Le film décrit un univers ordinaire et ne se nourrit guère d'incidents rares. Maureen, 17 ans, la soeur de Dani, triomphe de cette dernière dans la compétition qui les oppose pour la conquête de Court. Elle couche avec Court qui a refusé les avances de Dani, jugée trop jeune. La victoire de sa soeur double la frustation de Dani, renvoyée à l'étape de l'enfance. La mort de Court fait son initiation. Elle devient l'égale de sa soeur dans le chagrin. Le film se termine en boucle sur les images du commencement. Les deux soeurs se retrouvent, par une nuit de pleine lune, dans la véranda qui leur sert de chambre d'été et reprennent leur conversation comme si rien ne s'était passé. Une naissance, celle d'un troisième enfant, a annulé une mort. Au final Un été en Louisiane se révèle un très bon film emprunt de sensibilité.
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