L'inévitable devait bien finir par arriver et c'est donc au tour de Freddy Krueger, l'un des "boogeymen" les plus emblématiques du cinéma horrifique des années quatre-vingt de subir les affres d'un remake qui hélas se contentera de revisiter stérilement les premiers méfaits de Freddy Krueger, sans faire preuve d'originalité pour en plus avancer un nouveau faciès raté pour le tueur des rêves, et donc, seuls ceux qui n'auront jamais eu vent de l'original pourront peut-être trouver un véritable intérêt dans ce remake sinon inutile.
Le script va bien entendu laisser Freddy Krueger investir les rêves de quelques adolescents ayant pour point commun un terrible secret enfoui dans leurs mémoires pour les tuer un par un.
Le métrage ne traînera pas pour replacer l'univers onirique cher à Freddy Krueger puisque dès la séquence d'introduction pré-générique nous allons découvrir le tueur en action, pour une première scène qui aura la désobligeance de nous faire voir le nouveau visage de Freddy, pour une première et énorme déception, le grand brûlé ayant une figure presque simiesque qui sera tout sauf graphique et n'effrayera personne.
La suite de l'intrigue va alors gentiment poser des bases connues avec ces jeunes faisant des cauchemars auxquels nous participeront évidemment, le métrage recasant dans un désordre qui ne masquera pas un manque d'originalité flagrant les passages-clés de l'original pour ne nous réserver que de bien maigres surprises (le rêve de Kris dans l'école en sera un rare exemple), mais heureusement, le rythme global restera vif et endiablé pour ne pas laisser de temps morts ou de baisses de cadence s'installer, avec ces rêves revenant plus que régulièrement hanter les protagonistes de moins en moins nombreux après chaque meurtre pour ne laisser au final qu'un duo affronter Freddy Krueger sur son propre terrain afin d'apporter une issue attendue et qui là aussi se montrera bien trop servile pour convaincre, même si le dernier plan aura la bonne idée de se montrer terriblement graphique.
Et justement, cet aspect graphique, sanglant que l'on pouvait espérer bien présent sera lui aussi décevant avec une violence certes présente mais non gore que prévu et le côté sec et brutal de l'original aura presque complètement disparu, comme lors du meurtre de Kris par exemple qui sera au final bien rapide et presque soft.
Mais surtout, le métrage oubliera l'essentiel, faire peur. En effet, aucune des incursions dans le monde des rêves n'aura un quelconque impact sur le spectateur, avec éventuellement de petits effets de surprise faciles qui pourront vaguement surprendre le novice en matière d'épouvante filmique et pire encore, Freddy osera se laisser aller à quelques plaisanteries salaces qui lui avaient déjà faire perdre son potentiel effrayant au fil des épisodes de la première franchise.
Par contre, on notera une volonté d'être plus précis et direct quant aux méfaits commis par Freddy lors de son vivant, mais cela ne servira que trop tardivement la cause d'un boogeyman mal en point rien qu'avec son look plus que décevant et qui ne parviendra jamais à paraître véritablement méchant ou cruel.
Les personnages resteront eux aussi amoindris dans ce remake en étant bien lisses et sans véritable charisme à l'écran, tandis que les parents seront ici bizarrement quasiment absents.
L'interprétation suivra et restera bien légère, pour ainsi laisser seul Kyle Gallner tirer son épingle du jeu. La mise en scène du réalisateur est donc assez vive et dynamique pour passer d'une situation à une autre sans relâchement, laisser l'amateur revivre les temps forts de l'original dans le désordre avec une nostalgie certaine. Les effets spéciaux sont globalement probants pour avancer quelques plans sanglants alors que le maquillage de Freddy, outre son aspect raté sera parfois perfectible.
Donc, ce "Freddy, les griffes de la nuit" version 2010 n'apportera rien par rapport à l'original avec lequel il ne pourra jamais espérer tenir la comparaison ne serait-ce qu'un instant, mais se suivra très facilement avec son rythme permanent et pourra même faire passer un bon moment à la nouvelle génération qui ferait quand même mieux de se plonger aux origines du mythe avec le métrage originel de Wes Craven !
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