Réalisé en 1987, Gandahar représente le troisième et dernier long métrage de René Laloux. Il s'agit sans conteste de son film le plus abouti, tant d'un point de vue de la mise en scène que d'un point de son histoire. L'animation est beaucoup plus dynamique que les précédents films de René Laloux, même si elle n'est pas au niveau des productions japonaises de la même époque (Miyazaki pour ne citer que lui). Mais là où Gandahar fait fort, c'est par une richesse thématique. Le film évoque une société, les Gandahariens, qui vivent en harmonie avec une nature transformée. Sauf que, avec leur haut niveau en matière de sciences, les Gandahariens n'ont pas évité certains ratés. Et ils vont le payer chers. D'abord, il y a ces transformés, d'anciens Gandahariens, qui sont mal formés, et ont été victimes de tentatives génétiques qui ont échoué. Ils vivent sous terre, tels des parias, alors qu'ils n'ont rien fait. Surtout, les Gandahariens ont créé un monstre doté d'une puissance incroyable, le Métamorphe. Ce dernier est le créateur des armées d'homme en métal (qui font penser à des armées hitlériennes par leur combinaison noire et leurs yeux rouges) qui transforment en pierre les Gandahariens. Tout le reste de ce long métrage va consister à trouver une solution pour mettre fin aux agissements de ces armées. Le film en aura profité pour évoquer entre autres les dangers de la science, la notion de temps avec une porte temporelle. Voilà sans conteste une vraie réussite dans le domaine de l'animation française.
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