Réalisé par le chef de file du cinéma philippin, à savoir Brillante Mendoza, Lola a été présenté au 66ème festival de Venise. A partir d'un drame qui touche deux familles, à savoir dans un cas une grand-mère qui doit faire face au décès de son petit-fils et dans l'autre cas une autre grand-mère qui doit faire avec le fait que son petit-fils a commis un meurtre, Brillante Mendoza dresse un portrait sans concession de la société philippine. Dans le premier cas, la grand-mère, qui est accompagnée par son très jeune arrière-petit-fils pour tenir debout, a les pires difficultés pour payer l'enterrement de son petit-fils. Elle doit mettre sa pension de retraite en gage et demander l'aide de voisins du quartier mais aussi l'aide du conseil de quartier. De l'autre côté, la grand-mère fait tout pour faire sortir de prison son petit-fils de prison. Elle met une vieille télé en gage mais surtout en hypothèque son logement. De manière quasi documentaire, Brillante Mendoza dresse tout à la fois un drame fort avec deux vieilles dames qui font ce qui leur semble bon et une chronique sociale pour le moins étonnante. La description que fait Mendoza est saisissante tant le peuple philippin paraît dans un état de misère vraiment avancé. La grand-mère qui souhaite faire sortir son petit-fils de prison est prête à rencontrer de la famille éloignée de Manille, pour tenter de récupérer une aide financière.
Tout le film tourne d'ailleurs autour de cette notion d'argent qui manque cruellement. Et cet élément est si vivace que tout se monnaye, même un jugement de tribunal !
Moins radical qu'un Kinatay, Lola demeure malgré tout un véritable électrochoc. A voir.
|