Réalisé par Anders Thomas Jensen, auteur déjà du surprenant film Les bouchers verts, Adam's apples est ce que l'on pourrait appeler une comédie métaphorique. Dans ce film, un pasteur bien dérangé (Mads Mikkelsen) décide de s'occuper d'une brebis égarée, à savoir un jeune nazi sorti de prison (Ulrich Thomsen). D'un côté, on a un homme qui cherche absolument à faire le bien (il est jusqu'au-boutiste dans cette idée de faire le bien) alors qu'il lui serait arrivé les pires trucs (père pédophile, mère morte en couches, fils handicapé, etc.) et de l'autre côté on a un néo-nazi qui n'a pas vraiment des idées gentilles en tête. La confrontation entre ces deux personnages donne lieu à des scènes sinon hilarantes, du moins complètement barrées. Le film est rempli de scènes plus invraisemblables les unes que les autres. Mais plus c'est gros et plus ça passe. Et surtout, au fur et à mesure que le film avance, il finit par prendre une véritable dimension dramatique – même si l'humour (noir) reste toujours présent. La fin du film donne lieu à une véritable évolution qui est in fine une leçon de vie, comme le prouve la chanson How deep is your love des Bee Gees qui est quelque part le symbole de l'union improbable de personnages très différents. A la fin du film la boucle est bouclée.
On aura alors passé un bon moment à voir des personnages décalés, interprétés avec brio par Mads Mikkelsen (Valhalla rising) dans le rôle du prêtre et Ulrich Thomsen en néo-nazi quelque peu patibulaire. Voilà un film qui n'est pas parfait mais qui mérite d'être vu, ne serait-ce que par l'originalité de son sujet.
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