Avec La tisseuse, le chinois Wang Quan An (ours d'or à Berlin avec le mariage de Tuya) rentre de plein pied dans la Chine actuelle. La première scène du film est particulièrement révélatrice avec cette jeune femme, Lily, le principal personnage du film, qui s'insurge contre le fait que l'on réduise sa paie car elle prend un peu de temps pour manger sur son lieu de travail. Le film évoque sans ambiguïté les difficultés d'une partie du peuple chinois qui ne dispose pas d'assez de moyens pour vivre correctement.
Et évidemment la chose devient encore plus difficile quand le mari ne vogue que de petit boulot en petit boulot et quand on est gravement malade. Ainsi, le personnage principal doit faire face à un cancer du sang, qu'elle ne peut pas traiter par une greffe de la moelle, en raison d'une insuffisance de moyens.
La réalité économique de la Chine est certes celle d'un pays en pleine mutation (comme le voit le personnage principal lorsqu'elle visite Pékin) mais qui laisse sur le bord du chemin de nombreuses personnes.
L'une des grandes qualités du film est sans conteste d'avoir lier ce fond économique avec une histoire privée qui montre une femme mélancolique et émouvante, qui décide de revoir son premier amour, afin de terminer de belle façon sa vie.
Tout à la fois très dur dans les thèmes abordés et incroyablement émouvant (sans que les acteurs aient besoin de parler), La tisseuse est un beau drame humain.
|