Réalisé par le maître du mélodrame, Douglas Sirk, en 1958, soit 13 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, Le temps d'aimer et le temps de mourir constitue une excellente réflexion sur la guerre. Le réalisateur - de manière différente de Rossellini avec Allemagne année zéro - a eu la bonne idée de se poser la question de la vie vécue par les Allemands pendant la deuxième guerre mondiale. John Gavin, excellent dans ce film, interprète avec beaucoup de justesse un jeune militaire qui n'a pas choisi d'être recruté et qui doit se battre au front. Il se retrouve ainsi à tuer des innocents. La majeure partie du film se déroule à l'arrière du front, lorsque ce personnage va avoir une permission où il va voir d'une part l'état de délabrement de son pays et d'autre part avoir l'occasion de fréquenter une femme qui va devenir son épouse. Douglas Sirk donne évidemment un côté mélodramatique à l'ensemble, notamment lorsque ce jeune militaire doit faire face à la dureté de la vie avec son épouse (les nombreux bombardements avec des abris de fortune) et surtout quand il doit retourner au front. On remerciera Douglas Sirk de la grande finesse de son film, où il ne cesse de faire comprendre qu'il y a une différence fondamentale entre les Allemands de cette époque et les Nazis. Le dernier geste de notre principal protagoniste en est la preuve la plus vibrante.
Voilà un très beau film servi par d'excellents acteurs. Le couple John Gavin et Liselotte Pulver fonctionne à merveille, ce qui accroît le côté émotionnel de ce long métrage.
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