CRITIQUE DVD

Godzilla et Roland Emmerich, voilà la rencontre de 2 pachydermes du 7ème art qui laissait beaucoup d'interrogations et de curiosité après le teaser très accrocheur inondant alors les salles de cinéma. Cette "superstar nippone" allait-elle provoquer un vent de panique et d'admiration chez les occidentaux ?
C'est la France qui est à l'honneur pour démarrer le film, l'entêtement de notre président d'époque pour le maintien des essais nucléaires à Mururoa jusqu'en 1996 vaut un prologue dénonciateur nous désignant comme les grands méchants. Après avoir traqué les vers de Tchernobyl, un chercheur va se pencher sur la gourmandise d'un lézard très maladroit jouant les éléphants dans un magasin de porcelaine et lui prier de bien vouloir aller jouer les terroristes ailleurs.
Roland Emmerich est dans sa phase destructrice, son envie de casser de l'humain passe par toutes les formes, des vaisseaux gigantesques d'Independence Day aux reptiles géants, cet allemand déploie des moyens énormes pour nous en mettre plein les yeux. Et comme toujours, la subtilité est aux abonnés absents, de la potiche apprentie-journaliste au maire de new-York débile, le réalisateur pousse le bouchon jusqu'à mettre le drapeau bleu-blanc-rouge sur la camionnette des espions français au cas où le doute serait permis.
Attention, l'atome d'uranium rend intelligent, Godzilla le démontre en slalomant entre les buildings pour échapper aux missiles et s'offre même le luxe de couler un sous-marin avec leur propre torpille. Et si par malheur vous vous en prenez à sa progéniture, vous avez intérêt à courir vite ou être dentiste, la scène de "détartrage" vaut son pesant de fou rire. Le réalisateur allemand s'offre quelques clins d'œil, du moins on espère que ce n'est pas un vulgaire pompage, avec cette scène du madison square garden nous ramenant quelques années en arrière dans Jurassic Park et que dire de cette fin peu poétique mais hilarante d'un monstre qui en appelle un autre un peu plus poilu. Entendez-vous ce coeur cessant de battre, king.kong..king...kong...king.....
Godzilla accuse un vieillissement déjà prématuré par certains effets trop visibles, ses slaloms dans les quartiers sentent le carton pâte, heureusement la destruction de quelques immeubles gardent encore un impact visuel assez fort.
Côté casting c'est le néant, seul Jean Reno sauve les meubles par un humour frenchie détonant comme cette scène de chewing-gum parodiant les G.I.
Godzilla reste un divertissement tout juste acceptable grâce a ses effets, car le manque de suspens, de scénario et de casting consistant, tue dans l'œuf la traversée pacifique de ce lézard germanique peu cinégénique.

Même si la copie ne figure pas comme une référence incontournable, l’ensemble demeure très agréable. Le plus gros défaut réside dans des contours manquant parfois de netteté et quelques fourmillements sur des plans sombres. En dehors de cela, le contraste solide assure un grand confort même dans les scènes les plus sombres, on apprécie également une compression extrêmement discrète, une fois de plus les effets spéciaux compatissent de la précision du BR et ce sont surtout les bébés godzilla qui en font les frais avec un découpage grossier.

Ce nouveau master permet de retrouver une piste DTS-HD pour la VF qui en profite pour jouer avec notre installation Home-cinéma. Ca fuse dans tous les coins notamment avec l’attaque des hélicoptères et le caisson ne sait plus ou donner de la voix. Un tout petit bémol au 2/3 du film avec une perte significative de dynamisme, le mixage semble avoir perdu ses repères et isole également un peu trop les effets et le doublage, mais ça ne dure pas très longtemps.

On démarre par un super quiz multi joueurs, après cet en-cas inutile on nous place la bande annonce de 2012, on retrouve les commentaires de Volker Engel, superviseur des effets spéciaux ainsi que Karen Goulekas, vu l’intérêt du scénario Roland Emmerich a fait l’impasse, ce sont donc eux qui tiennent la baraque. « Les coulisses de Godzilla » (6’58) avec le transparent Charles Caiman sert de mini making of ou de maxi bande annonce, le sujet « les meilleures scènes de combat de Godzilla » (10’14) s’adresse aux fans et permet de voir un aperçu des autres films qui lui sont dédiés. On termine par le clip vidéo de Heroes (4’11) par les Wallflowers. Hormis les commentaires, rien de consistant, mais vu le film ce n’est pas une grande surprise.

Un œil qui accroche le regard pour la jaquette, la sérigraphie lorgnant du même côté, on ne va pas crier au génie mais c’est assez esthétique pour le signaler.
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