Polar urbain complaisamment violent, ce "Streets of blood" va dérouler une intrigue sans réelle surprise tout en ajustant un maximum d'action pour un résultat dynamique, mais hélas quand même superficiel malgré de bonnes intentions du réalisateur pour fouiller les personnalités de ses personnages.
Le script va prendre place six mois après la dévastation de la ville de la Nouvelle Orléans par l'ouragan Katrina pour y suivre une guerre des gangs au milieu de laquelle quelques policiers pas forcément très nets vont tenter de découvrir qui se cache derrière tout cela.
Le métrage va commencer par s'installer brièvement juste après la passage de l'ouragan Katrina pour y suivre Andy, un détective qui va découvrir son coéquipier mort et faire la connaissance d'un autre policier, Stan, alors que les pillages se multiplient et que Stan va devoir ouvrir le feu sur un membre d'une milice privée rendant une justice expéditive.
Ensuite, l'intrigue va faire un bond de six mois dans le temps pour y suivre cette guerre des gangs qui va commencer par un carnage fait par des latinos sur une bande de blacks dealers dont la planque sera attaquée au fusil d'assaut, tandis que pendant ce temps-là Andy, qui aura pris comme coéquipier Stan, va commencer à s'intéresser à cette affaire, surtout qu'un autre dealer qu'ils venaient d'arrêter dans un parc sera lui aussi abattu par les mêmes individus. Nous découvrirons également deux autres policiers de la même brigade qu'Andy, Pepe et Barney, deux hommes aux méthodes plus que discutables puisqu'ils vont abattre un dealer en voiture, n'hésitant pas à achever cet homme qui se révélera être un agent du F.B.I. infiltré, sans pour autant qu'ils puissent être véritablement inquiétés. Mais cela ne va pas s'arrêter là puisque le chef des latinos va convier tous les responsables des différents gangs de la ville pour discuter du partage de la ville dans le but caché de tous les tuer, ce que ses hommes vont faire sans ménagement. L'intrigue verra également le F.B.I. venir se mêler de trop près à cette enquête en la personne de l'agent Michael Brown qui va chercher à intimider Andy et ses collègues. Ce qui ne les empêchera pas de continuer leur travail en respectant plus ou moins la loi comme différentes péripéties vont nous le prouver, faisant même de Pepe et Barney des voleurs sans scrupules d'argent sal. Le métrage va donc placer en opposition les policiers et le F.B.I., impliquant même l'existence d'un mouchard au service des fédéraux parmi les policiers, tout en continuant à verser dans cette action résolument violente, meurtrière et n'hésitant pas à verser dans un aspect sanglant bien complaisant, tandis qu'un érotisme de pacotille viendra aussi se mêler à la partie.
Bien entendu, le dénouement sera couru d'avance pour ne réserver aucune réelle surprise mais le métrage pourra compter sur un montage vif et une succession de rebondissements pour divertir. A cela viendra s'ajouter un semblant de dimension psychologique apporté par une psychanalyste travaillant pour la police et questionnant tour à tour chacun des protagonistes au sein de l'intrigue, sans que cela n'apporte grand-chose à l'ensemble.
Et justement, ces personnages resteront quand même stéréotypés, avec cet Andy incorruptible mais toujours prêt à focner, ce Stan coincé entre ses problèmes d'argent et sa loyauté à Andy et ces deux autres policiers irrécupérables, voleurs, dragueurs et n'hésitant pas à tuer sans réel motif, ce qui contrastera aisément avec cet agent du F.B.I. bien propre sur lui. L'interprétation sera plutôt convaincante, portée par Val Kilmer, avec en plus la présence d'une Sharon Stone cohérente dans son rôle de psychanalyste. La mise en scène du réalisateur est vive, dynamique, mais cédera un peu trop souvent aux effets clippesques parfois gênants.
Donc, ce "Streets of blood" sera un petit polar sans envergure mais bourré d'action volontaire et sanglante pas déplaisant malgré sa prévisibilité !
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